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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 17:46

Comme l'appétit vient en mangeant, il semblerait qu'une plume peut s'améliorer en écrivant ;-)

Il y a du mieux même si on n’atteint clairement pas le niveau d'une Julie Garwood ou de Monica Mac Carty et je ne parle même pas de Bertrice Small ou de Diana Gabaldon !

L'auteure est peut-être spécialisée dans les romances écossaises et les livres érotiques mais il lui reste du chemin a faire pour rejoindre le panthéon des anciennes.

Plus sérieusement, l'histoire n'est pas mal et l'écriture plus fluide et plus poétique que dans le premier tome. Il n'empêche qu'il manque une bonne dose d'humour, une toile de fond plus travaillée, une héroïne moins nunuche et dont la vie ne ressemble pas autant à la précédente :-p

« L'homme paraissait ne faire qu'un avec l'animal, semblable à quelque créature de légende à la force herculéenne. »

« Elle se sentait pareille à une feuille tombée dans un ruisseau et ballottée par les flots. Le courant l'emportait et elle n'avait aucun moyen d'éviter les rochers sur lesquels elle risquait de s'écraser. »

« Nous ne vivons toi et moi que pour relever les défis qui s'offrent à nous. Nous jouerons donc pour le droit à une réponse honnête à chaque coup gagnant. »

Je constate aussi que le traducteur est le même que pour le premier opus, j'en déduis que l'auteure s'est réellement améliorée ou alors, que le traducteur a fait preuve ici d'une belle inspiration littéraire comme c'était le cas pour les romans de Barbara Cartland qui étaient plus travaillés en français qu'en version anglaise...

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22 juin 2016 3 22 /06 /juin /2016 17:11

Une histoire qui ne manque pas d'originalité mais une plume qui manque cruellement d'étoffe !

Une auteure bien documentée sur les us et coutumes du XVIème siècle en Ecosse et en Angleterre mais qui a du mal à assembler tout cela en une musique vraiment plaisante.

Certaines scènes osées décrites platement comme pour un cours d'anatomie et d'éducation sexuelle, c'est un peu froid pour parler du chaud et, du coup, ça manque désespérement d'érotisme :-p

Et il faut parler aussi de cette boîte de Pandore qui surgit régulièrement tout au long du récit ainsi que de l'utilisation du mot 'gourde' à la place de 'bourde' qui me fait penser que la traduction est loin d'être parfaite.

« Aimer, c'était comme goûter à la vie pour la première fois. »

« Tu es la fille du comte de Warwick, et c'est sa femme qui t'a présentée à moi. Tu étais vierge, et tu m'as donné un fils. C'est la meilleure définition d'une épouse que je puisse trouver. »

Néanmoins, comme j'avais déjà le tome 3 en bibliothèque et que j'ai trouvé les tomes 1 et 2 il n'y a pas longtemps, je vais m'atteler au suivant en espérant qu'il est meilleur que le premier ;-)

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21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 15:14

Quelle plume merveilleuse que celle de Zola dans cet univers doux et secret d'un jardin clos où la nature s'éveille doucement, explose en mille couleurs, se fane lentement jusqu'à mourir en blanc en suivant son cycle éternel…

Et Paris, qui vit du haut des fenêtres de l'immeuble de la rue Vineuse, Paris qui change au fil des saisons, au fil des jours, au fil du jour. Comme le jardin qui s'éveille et compte les heures qui passent, Paris passe par toutes les couleurs, du gris sale au bleu acier, du jaune cru au rouge flamboyant, du vert tendre au brun tristounet, de l'argent mouillé au vermeil éblouissant en passant chaque fois par le noir intense illuminé seulement des mille étoiles du firmament.

Comment ne pas se laisser entraîner par un cœur qui s'éveille comme un jardin au printemps, par un corps qui connaît pour la première fois les affres du désir, par ces regards qui s'enchaînent et qui déversent dans l'autre la douceur, la chaleur d'une passion naissante.

Comment ne pas rager de voir l'amour exclusif d'une enfant chétive pour sa mère, amour jaloux d'une femme amoureuse dans les yeux d'une enfant, amour fou qui ne veut rien partager et qui atteint le sublime dans l'horreur quand la mère finalement répond à l'appel de la chair.

Comment ne pas sourire à l'évocation du bal des enfants où la table de banquet parée de mille friandises, les plus alléchantes, les plus colorées, trouve un écho dans l'histoire de Peter Pan où l'on retrouve une même table garnie de nourritures imaginaires…

Comment ne pas pleurer à l'enterrement de Jeanne où le jardin tout de blanc vêtu accueille le petit cercueil tout couvert de fleurs blanches entouré d'une nuée de petites filles déguisées en mariée pour accompagner l'enfant si blanche maintenant pour son dernier voyage.

Quelle richesse dans le vocabulaire mais aussi dans la façon de décrire Paris, cinq fois pas une de moins, comme les cinq étapes de la passion ; l'éveil d'une sensation inconnue, la maturation par petites touches, l'accomplissement foudroyant, la chute glaciale et le retour à la vie normale.

Un roman d'une grande violence de sentiment où la poésie de l'auteur remplace les mots furieux par de superbes envolées qui font rêver.

« Et ils restèrent ainsi face à face, avec la petite Jeanne endormie entre eux. L'enfant avait un trop léger souffle. Alors, Hélène, d'une main lente, remonta son châle et s'enveloppa, tandis que le docteur boutonnait le col de son veston. »

« Vous êtes si belle qu'il faut bien vous aimer ! »

« Il n'y avait pas une fleur, la gaieté seule du soleil sur la terre nue annonçait le printemps. »

« C'était une entente absolue, intime, venue du fond de leur être, et qui se resserrait jusque dans leurs silences. »

« Dire qu'elle s'était crue heureuse d'aller ainsi trente années devant elle, le cœur muet, n'ayant pour combler le vide de son être, que son orgueil de femme honnête ! »

« Oh ! Disparaître dans une étreinte, vivre en une minute tout ce qu'elle n'avait pas vécu ! »

« La voie lactée blanchissait déjà, développait ses atomes de soleil, si innombrables et si lointains qu'ils ne sont plus, à la rondeur du firmament, qu'une écharpe de lumière. »

« Elle souffrait de la façon indifférente dont Juliette la recevait. Il y avait, chez celle-ci, de continuels caprices d'amitié ; elle adorait les gens pendant trois mois, se jetait à leur cou, ne semblait vivre que pour eux ; puis, un matin, sans dire pourquoi, elle ne paraissait plus les connaître. Sans doute, elle obéissait, en cela comme en toutes choses, à une modes, au besoin d'aimer les personnes qu'on aimait autour d'elle. Ces brusques sautes de tendresse blessaient beaucoup Hélène, dont l'esprit large et calme rêvait toujours d'éternité. »

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place cette lecture pour l'item « Un classique du 19ème siècle ».

En 1892, Zola parle de son roman en ces termes : « Une page d'amour, écrite entre « L'assommoir » et « Nana », a dû être dans ma pensée une opposition, une halte de tendresse et de douceur. J'avais, depuis longtemps, le désir d'étudier, dans une nature de femme honnête, un coup de passion, un amour qui naît et qui passe, imprévu, sans laisser de trace. Ce titre veut dire cela : une page dans une œuvre, une journée dans une vie. »

Un très bon roman qui démontre s'il le fallait encore l'immense talent de l'auteur que j'adore :-)

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17 juin 2016 5 17 /06 /juin /2016 08:25

Un style, faut le dire, assez désuet,

Qui remplit tous nos souhaits.

D'un humour piquant et décapant,

Esquisse tous les tourments

Des personnages « caractères ».

Une bourgeoisie toute entière,

Se dessine alors sous nos yeux

Où l'amour n'est pas heureux

Mais juste une question de prix.

Et si le beau est bien épris,

Malgré un fossé de société,

La belle aux lourds préjugés,

Se fait, bel et bien prié,

Avant de se décider ;-)

Petit résumé d'un roman qui est l'ancêtre des romans passions (mes livres rouges) d'aujourd'hui. L'auteure, avec une plume acérée, nous décrit une bourgeoisie anglaise futile, ennuyeuse, un peu sotte dont la vie tourne autour des visites, des ragots, des bons partis et des mariages. L'humour, toujours présent, donne une certaine légèreté au texte et rend l'histoire, finalement, assez plaisante à lire même si elle manque un peu de frivolité. Pas d'envolées passionnées, juste une analyse quasi anatomique des personnages et de leurs émotions. On peut même se demander si l'auteure, quand elle a écrit son roman, avait déjà succombé aux affres de l'amour car ses descriptions de deux cœurs amoureux restent assez, comment dire, platoniques mais c'est peut-être aussi l'époque qui veut ça.

« Vous pouvez y aller vous-même avec vos filles, ou vous pouvez les envoyer seules, ce qui serait peut-être préférable, car vous êtes si bien conservée que Mr Bingley pourrait se tromper et égarer sur vous sa préférence. »

« Tout ce que vous me dites me fait penser que vous êtes deux des filles les plus sottes de la région. Je m'en doutais depuis quelque temps, mais aujourd'hui, j'en suis convaincu. »

« Tout fortifie ce qui est déjà fort. Mais lorsqu'il s'agit d'une pauvre petite inclination, je suis sûre qu'un bon sonnet peut en avoir facilement raison. »

« Ma pauvre enfant, vous voilà dans une cruelle alternative. A partir de ce jour, vous allez devenir étrangère à l'un de nous deux. Votre mère refuse de vous revoir si vous n'épousez pas Mr Collins, et je vous défends de reparaître devant moi si vous l'épousez. »

« C'est une bien regrettable histoire, et qui va faire beaucoup parler, mais, de ce triste événement, il y a une leçon utile à tirer, c'est que chez la femme, la perte de la vertu est irréparable, que sa réputation est aussi fragile qu'elle est précieuse, et que nous ne saurions être trop en garde contre les représentants indignes de l'autre sexe. »

« Mon enfant, ne me donnez pas le chagrin de vous voir dans l'impossibilité de respecter le compagnon de votre existence. Vous ne savez pas ce que c'est. »

Une toute belle lecture où l'on retrouve un peu les filles du docteur March, la coquette assez sotte (Lydia), l'artiste effacée (Marie), l'observatrice du monde plus ou moins avisée (Lizzie) et la gentille sage un peu naïve (Jane), il ne manque que la petite copieuse (Kitty)… Louisa Alcott semble avoir puisé son inspiration, un siècle plus tard, dans les romans de Jane Austen pour écrire son best seller :-)

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place cette lecture pour l'item : « Un classique étranger ». Peu connue de son vivant, l’œuvre de Jane Austen sera analysée, décortiquée et de plus en plus appréciée au XXème siècle et deviendra alors un pilier de la littérature anglaise notamment pour sa description de la position de la femme dans la société et sa complète dépendance vis-à-vis de la gent masculine.

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14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 14:03

Et si, seuls, les enfants pouvaient sauver la terre…

Pas par l'amour de leurs bisous ni la tendresse de leurs petits bras mais par le jeu…

Et l'armée, bien sûre, a bien compris leurs potentiels : ils sont rapides, efficaces, nés avec une manette dans les mains, stratèges avant de savoir lire et si on les arrache suffisamment jeunes à leurs familles, supra malléables. Et quand, en plus, ils sont surdoués, il n'y a pas le choix, il faut les former militairement même s'ils dorment encore avec leurs doudous.

Une lecture facile même si les simulations en 3D demandent quand même un peu d'imagination, un rythme soutenu, des personnages super attachants (sauf les grands méchants qui ne font pas de câlins aux petiots) et surtout, une fin inattendue (sauf pour ceux qui ont vu le film ou qui ont lu la fin du livre avant de commencer…).

Pas de la grande littérature, pas de la SF explosive, mais j'ai bien aimé :-)

« C'est pour ça que je suis né, non ? Ma vie n'a aucun sens si je n'y vais pas. »

« Les individus sont tous des outils, que d'autres utilisent pour permettre à la race de survivre. »

« Si un type ne peut pas te raconter son histoire, tu n'auras jamais la certitude qu'il ne cherche pas à te tuer. »

« Mais après des années passées à voir ces gosses voler, le football me fait un peu l'effet d'un combat de limaces. »

« Je leur ai volé leur avenir ; tout ce que je peux faire, c'est m'acquitter d'une partie de ma dette en découvrant ce que leur passé peut m'apprendre. »

Un roman que je place pour l'item « Un livre dont le narrateur est un enfant » pour le challenge multi-défis 2016.

Et maintenant, j'ai vraiment envie de commander les trois tomes suivants :-p

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14 juin 2016 2 14 /06 /juin /2016 08:58

Une pépite, une bouffée de bonheur à placer dans la catégorie : « Livres à lire et à relire juste pour se sentir bien ».

Un livre poste-apocalyptique, une ville moribonde complètement vidée de sa substance par la crise et son encerclement par une barrière infranchissable d'immenses champs de maïs qui bouchent toute la vue, qui empêchent la joie de pénétrer dans les dernières demeures branlantes…

Une extra-terrestre, une touriste qui dépose son bagage dans cette ville sinistrée, avec sa jeunesse, sa joie de vivre et surtout, sa soif de découvrir les habitants qu'elle connaît déjà si bien pourtant…

Des OFNIs enfin, ces « Objets Feuilletés Non Identifiés », disparus depuis longtemps de ce trou perdu et qui vont lentement mais sûrement apporter le sourire à toute une communauté.

J'ai adoré l'ambiance, le style, le rythme et surtout, le classement, jamais rigide, toujours changeant, des livres de la bibliothèque.

Il me faut aussi mon coin « Livres pour rêver les jours de pluie » ou encore « Livres doux, juste à sentir et à feuilleter » ;-)

« Ne vivez jamais en suivant les règles d'imbéciles, car ils vous abaisseront à leur niveau, ils gagneront, et tout ce que vous aurez récolté c'est une vie à mourir d'ennui. »

« Comment pouvait-on exiger des messages d'avertissement sur les paquets de cigarettes, mais pas pour les livres tragiques ? Signaler sur les canettes qu'on ne devait pas conduire après avoir bu de la bière, mais ne rien dire quant au fait de lire des histoires tristes sans mouchoirs à portée de main ? »

« Elle avait toujours pensé que l'air automnal et les livres allaient bien ensemble, que les uns comme les autres se mariaient bien avec des plaids, des fauteuils confortables et de grandes tasses de café ou de thé. »

« Il y a toujours un lecteur pour chaque livre. Et un livre pour chaque lecteur. »

Un roman qui donne chaud au cœur, qui plaque un sourire sur le visage tout au long de la lecture et qui se termine beaucoup, beaucoup trop vite.

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, j'utilise l'item : « Un livre d'un pays nordique », l'auteure Katarina Bivald étant suédoise.

Bravo pour ce premier roman, j'attends avec impatience les suivants :-)

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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 18:04

Superbes photos pleines de nostalgie, poignants souvenirs d'un passé encore récent où la vie reste présente par les objets oubliés, d'un verre cassé à un tableau de prestation, d'un table à dessin à une pile de livres anciens, d'une chaise abandonnée à une fleur artificielle...

Quelle tristesse de voir la mort lente des ces belles friches industrielles ou privées qui même inscrites au patrimoine de Wallonie continuent de se désagréger dans la plus complète indifférence.

Certains sites bénéficient de réaménagement et l'effet est alors saisissant comme l'ancien hôpital militaire d'Anvers ou encore l'antique prison d'Hasselt mais les autres sont juste laissés à l'abandon malgré de nombreux projets...

Quelques souvenirs personnels aussi, ainsi les Hauts-Fourneaux de Seraing où j'ai pu assister en tant qu'étudiante à une coulée continue et je peux vous dire que c'était vachement impressionnant ; l'institut Montefiore pour les cours d'électricité où l'on trouvait des tables géniales pour faire des exercices de construction de circuits électriques, qui devenaient des tables de torture à l'occasion des examens ; le site de l'université du Val-Benoît où les cours de mathématique, statistique, métallurgie étaient dispensés dans des bâtiments assez récents tandis que le cours de pétrographie notamment était donné dans l'unique vestige de l'abbaye sur le site.

Si certaines friches me laissent plus ou moins froides comme les anciens cinémas ou encore les piscines, la bourse d'Anvers, le monastère de Malines et les cristalleries du Val Saint-Lambert sont déjà sur ma liste « à visiter » pour les week-ends à venir :-)

« Ainsi, voilà maintenant quinze ans qu'armé de mon appareil photo, je sillonne la Belgique pour recenser et illustrer l'illogisme d'une société qui préfère construire du neuf plutôt que de chercher à se réapproprier les perles rares de son passé. »

Un tout grand merci à Babelio et aux éditions « Renaissance du Livre » pour ce bel ouvrage qui donne envie de découvrir en vrai ces sites oubliés.

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11 juin 2016 6 11 /06 /juin /2016 14:55

Et l'astrologue a enfin parlé : l'enfant, si c'est une fille, sera maîtresse de l'Empire… Une prophétie fabuleuse mais aussi épouvantable car en l'an 624 dans l'Empire du Milieu, c'est de la haute trahison que de désigner un successeur à l'Empereur, Dieu Immortel, mais également une injure aux parents car le Mandat Céleste ne peut en aucun cas tomber aux mains d'une femme.

Très bien documentée, avec une plume fluide et stylée, l'auteure va nous compter l'histoire de cette femme éduquée, intelligente, ambitieuse, persévérante et très belle qui va pendant 50 ans gouverner d'une main de maître cet immense pays qu'est la Chine.

Concubine à 13 ans d'un empereur dans la force de l'âge qui, reconnaissant en elle une vive intelligence et un don pour la stratégie, en fera vite sa favorite ; épouse du fils, empereur maladif et sans envergure qui laissera le pouvoir entre les mains de ses ministres et de sa femme ; mère, enfin, de trois empereurs successifs qui malheureusement ne rempliront pas la tâche qui leur est dévolue par leur haute naissance et qui seront bien vite écartés pour mettre finalement l'Impératrice au pouvoir.

Une lecture plaisir où l'amour, la passion, l'érotisme, la jalousie et la haine tissent un chemin épineux et dangereux qui mène au pouvoir absolu.

Une lecture instructive où l'étude, le talent et le courage de sa pensée conduit une femme au sommet de l’État où elle pourra alors modifier les règles pour donner une vraie place à ses congénères dans une société où jusque là, elles sont à peine considérées.

Une lecture vibrante de l'érudition de l'Empire au travers d'extraits choisis de poésies d'époque qui égrainent le roman et qui sont tout simplement magnifiques.

Seul petit bémol, une répétition malheureuse des évènements quand les fils 2 et 3 deviennent empereurs et se font manipuler par des partisans avides de pouvoir et de vengeance, on a l'impression de lire deux fois plus ou moins la même chose. Mais bon, ça ne dure pas ;-)

« Il me semble bien, pourtant, que les femmes aiment moins garder un secret que le répandre partout. »

« Et pourtant, si Saule Doré avait pu choisir, elle aurait préféré que son aînée fit un mariage semblable au sien et épousât un homme de valeur qui l'aimerait, plutôt que de mener la vie, fastueuse mais étroite, d'une concubine royale ; une femme parmi bien d'autres, toutes soumises au bon plaisir d'un seul mâle. »

« Savoir reconnaître le bonheur est aussi important que de le savourer. »

« Les vieilles bottes sont toujours confortables. Il n'empêche qu'arrive toujours un moment où l'on doit s'en débarrasser. »

« Belle, certes, mais avec ce regard absent de celles qui ont contemplé leur miroir trop longtemps. »

« Elle paniqua intérieurement, incapable de réfléchir plus avant ; mais comme celui de ses ministres, son joli visage ne révélait rien d'autre qu'une ardente volonté de vaincre. »

« Il soupira, mort de honte. Il perdait sa virilité, à un âge où il n'aurait pas dû. Pour en venir à bout, les manuels recommandaient de copuler fréquemment avec de très jeunes filles, jusqu'à dix par nuit, si possible ; malheureusement, ils n'expliquaient pas comment, étant donné la nature du problème, on pouvait bien appliquer un tel remède ! »

Et voilà encore un item de réalisé pour le challenge multi-défis 2016 : « Un récit historique asiatique ». Le pavé de 698 pages d'Annette Motley reprend l'histoire de l'Impératrice Wu Zetian (625-705) de sa naissance à sa consécration à la tête de l'Empire Chinois. Son rôle d'impératrice n'est évoqué que dans l'épilogue mais tout son travail au sein du gouvernement est déjà installé et bien décrit avant d'être réellement en possession du Mandat Céleste.

Une belle découverte que je recommande.

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11 juin 2016 6 11 /06 /juin /2016 08:55

C'est long, très long et c'est lent aussi, très lent...

Notre héroïne est obèse mais faut-il le rappeler trois fois par page, notre héroïne est malade mais faut-il vraiment décrire sa maladie au fil des jours, notre héroïne aime la musique mais bon développer en détail la conception d'une symphonie ou les portées écrites pour un quatuor ne met pas nécessairement de la musique dans la tête du lecteur.

Et parlons du parler typique, ça fait sourire la première référence à « sueur de coq », « cuisse de puce », « sainte culotte de gros drap » ou «cochons sales d'abrutis de trous de cul mal torchés » mais faut-il vraiment intégrer un juron, parfois des plus fleuris je vous l'accorde, dans presque tous les dialogues :-p

Et les dialogues qui intègrent les pensées intimes des personnages, ce qui rend la lecture très perturbante car finalement, on ne sait pas toujours si une personne parle à une autre ou si elle se parle à elle-même :-p

Et l'histoire, parlons-en, elle se résume en une phrase : retrouver la mère de l'enfant adopté par notre héroïne (sa nièce et son petit-neveu donc) et là, une succession de sursauts pour aller d'un coin à l'autre de Québec pour questionner des personnages plus ou moins loufoques, plus ou moins gentils, plus ou moins inintéressants sur le passage de cette femme qui finalement n'est qu'une femme légère, malheureuse et sous l'emprise d'un grand méchant qui aime les livres et souffre d'hémorroïdes. Et encore, je fais l'impasse sur la vieille sœur de notre héroïne, célibataire retraitée, acariâtre et méchante comme une teigne qui ne manque pas d'imagination pour lui pourrir la vie déjà pas mal difficile.

Et puis des phrases comme « ...ils changèrent de vêtements et se lavèrent... » ou encore, notre héroïne qui a du mal à se lever d'une chaise, à s'extirper d'un fauteuil ou à sortir de sa voiture mais prend régulièrement un bain, dans une baignoire, et tout se passe bien…, ou encore l'achat d'une maison, la vente de l'ancienne et le déménagement, le tout en moins d'un mois en comptant les fêtes de fin d'année… J'ai du mal !

Un monde gris qui manque cruellement de couleurs ; une ambiance lourde, presque glauque ; un écriture toute en détails, parfois sordides et souvent inutiles, qui ne laisse alors aucune place à notre imaginaire ; une plume qui n'est savoureuse qu'à travers les jurons qu'elle égraine sur le papier mais où l'humour s'est perdu en chemin ; un rendez-vous raté donc alors que la quatrième de couverture présentait le livre comme une épopée plutôt primesautière dans son style.

Mais pour être honnête, les cent dernières pages, pour les courageux qui y arrivent, rachètent pour une petite part l'ensemble de ce pavé. La plume s'est allégée, le style s'est un peu envolé, les personnages ont repris un rythme et une vie plus normale, les jurons se sont estompés et le soleil a doucement pointé le bout de son nez dans cette aventure plutôt ennuyeuse.

« Quelle vie, soupira-t-elle. Crever de faim ou gonfler, voilà mon destin. »

« Dans l'obscurité impénétrable de ses viscères, parcourus de secousses rythmiques, de mouvements capricieux et glougloutants, engagés dans une multitude d'échanges infimes et fondamentaux ; dans ce magma vivant accroché à son squelette, elle sentait avec une acuité effrayante la fabrication minute après minute de son destin. »

« Mon pauvre lapin, je suis comme un vieux bateau qui coule de toutes parts. On a beau m'enfoncer des chevilles partout dans la carcasse et me goudronner à tour de bras, je continue d'enfoncer. Il va falloir que tu t'habitues à l'idée que je peux mourir bientôt. »

Un livre que je place dans le cadre du challenge multi-défis 2016 pour l'item : « Un livre d'un auteur québécois ». Déjà assez déçue par la chick lit de Nathalie Roy, Yves Beauchemin ne m'encourage malheureusement pas à découvrir d'avantage la littérature québécoise.

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 11:33

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016 pour l'item : « Un livre qui se déroule dans votre région d'enfance ou pays d'origine », je vous propose un ouvrage pas vraiment littéraire mais qui sent bon le terroir. Un livre rempli d'historiettes contées au coin du feu qui débouchent à chaque fois sur quelques recettes qui donnent l'eau à la bouche. Des recettes simples mais qui faisaient le bonheur des gens d'antan et dont certaines laissent encore un écho dans ma mémoire.

Ainsi, la potée du matin que me préparait ma grand-mère, bien plus goûteuse qu'un bol de céréales et que je prépare encore de temps en temps pour mon plaisir et celui de mes enfants.

Pas de cuisine moléculaire ici ni de contes à dormir debout, juste des histoires vraies où le braconnage tient la part belle car dans cette région, entre rus et forêts, tous nos ancêtres étaient un peu braconniers pour le plaisir de la chasse mais aussi pour celui du ventre. Et là, on trouvait sur la table, les cuisses de grenouilles à l'ail et au persil, les grives et les ortolans bien grillés et le faisan rosé à point sur son lit de choucroute… Si le faisan peut encore se trouver, les grenouilles fraîches et les petits oiseaux font définitivement partie de la cuisine oubliée de nos aïeux.

« Une fois la ou les grives servies, on ne laissait dans l'assiette que les becs. »

« De ces garennes sortait une odeur d'urine âcre bien sûr, mais mélangée à l'odeur de l'herbe fauchée et du foin étalé, ça sentait bon la campagne. »

« Si l'oignon est le légume du pauvre et Zola le décrit comme tel dans Germinal, il possède cependant beaucoup de qualités nutritives et de vertus. Il est riche en vitamines C, en sels minéraux, en soufre et en oligo-éléments. S'il fait pleurer, il protège de bien de microbes. »

« Il savait qu'il ne vivrait plus des années, non qu'il soit usé, mais l'âge était là et personne n'y pouvait rien. Vivre centenaire, il y avait déjà pensé, mais cela ne l'intéressait pas. C'est pourquoi il se levait très tôt et toujours le premier, afin que ses journées soient longues et bien remplies. Il voulait en profiter au maximum. »

« Tais-toi, fainéant ! C'est moi qui décide où tu as ta place. Si tu veux bouffer, tu iras travailler. Les cols blancs, c'est pas pour nous. Chacun à sa place, t'as compris ! »

Un ouvrage précieux, riche de vieilles cartes postales de la région ainsi que de belles illustrations, riche encore des us et coutumes des gens de nos campagnes, riche aussi de ses recettes à mitonner qui donne chaud au cœur et au ventre, riche enfin de la belle dédicace de l'auteur qui a reconnu en moi une grande gourmande ;-)

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