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27 mars 2016 7 27 /03 /mars /2016 17:49

«Les guerriers maudits ; Le lion de Nottingham» de Lisa Hendrix.

Entre l'Histoire et la légende, parfois le fil est bien ténu et c'est sur ce fil que l'auteure peut danser pour partager avec nous son imaginaire peuplé de héros ensorcelés, d'une sorcière vénéneuse, d'hommes peu scrupuleux mais aussi de nobles et preux chevaliers. Et si l'on ajoute à cela une quête énigmatique, quelques pouvoirs magiques, des situations pour le moins cocasses et quelques passages plutôt chauds, voilà un divertissement qui mérite bien le détour.

Et oui, un livre rouge qui se cache sous une couverture noire, ça va faire tache dans la bibliothèque ;-)

Une plume bien maîtrisée, des personnages toujours attachants, et la légende de Robin des Bois pour étoffer encore plus le parcours des guerriers maudits, donnent à ce deuxième opus plus de consistance et de profondeur que le premier tome que j'ai lu il y a presque deux ans déjà.

« Il disait que seuls les bandits et les soldats galopent aussi vite en forêt et qu'il préférait éviter les uns et les autres, puisqu'ils sont si souvent les mêmes. »

« La sauvagerie qu'elle avait déjà perçue en lui se déchaîna, terrifiante et animale. Un flot d'émotions se déversa en elle. Atrocité d'une faim permanente. Férocité d'un besoin perpétuel. Désolation d'une solitude véritable. Terribles et sombres échos d'une existence âpre et difficile, elles se mêlaient au soulagement lumineux de la jouissance. »

« Trois langues ! Elle - une femme – lisait trois langues, alors que lui-même parvenait à peine à déchiffrer les runes de la sienne. »

« Elle s'ouvrit de nouveau mentalement à lui, de manière plus progressive cette fois, laissant peu à peu la sauvagerie de l'animal saturer ses sens. Un maelström d'instincts puissants s'imposa à elle – ceux du chasseur, du tueur, du reproducteur -, avivés par une série de besoins vitaux : la faim, la possession, le plaisir. Matilda gémit sous le poids de ce fardeau, et le lion s'apprêta à bondir sur sa proie. »

Pour info, l'auteure a été nominée en 2009 pour le prix Romantic Times de la meilleure romance bit-lit pour ce roman qui convient alors parfaitement pour l'item « Un livre de Bit-lit » dans le cadre du challenge multi-défis 2016.

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26 mars 2016 6 26 /03 /mars /2016 10:17

Trop de pluie et de chaleur, trop de paresse et de violence, trop de rage et de peur, trop de sexe et de sucre, pas vraiment de la romance fleur-bleue, parlons plutôt ici de luxure, de découverte des sens, de révolution et de libération.

Crac, crac, tout baigne

Dans le stupre, dans le sucre ;

Cric, crac, il règne

Tout en paresse, tout en ivresse ;

Crac, crac, ça casse

Le sang coule, la joie déboule ;

Cric, crac, tout baigne

Nouvelle dignité, la liberté !

Une écriture clairement masculine, crue et réaliste. Un roman rythmé sur l'Histoire où l'on découvre le monde superficiel, pervers, fascinant et un peu fabuleux aussi des Seigneurs des moulins, ces demi-dieux brésiliens enrichis grâce au sucre, grâce aux esclaves. Et quand la révolte gronde, quand les esclaves relèvent la tête, quand ils prennent les choses en main et bien, ils agissent juste pareil. Ainsi, blanc ou noir, métis ou quarteron, pas de différence, les pires bassesses, les plus viles perversions sont souvent les premières à revenir…

Les deux auteurs, journalistes français, décrivent avec beaucoup de réalité l'indolence, la passivité, la naïveté mais aussi la violence cachée des esclaves et la paresse, la perversion, la cruauté mais aussi la générosité des Seigneurs du sucre. Un moment d'histoire que cette dernière révolte qui sera un échec, car les esclaves seront remis à leurs places et qui sera aussi une grande victoire, car après cette date, l'esclavage, du moins cette forme d'esclavage, n'aura plus sa place au Brésil !

Très bon roman donc où il manque juste un petit quelque chose à l'héroïne pour être parfait ; un peu de frivolité, un peu de féminité peut-être, un peu d'humour sûrement, je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt dessus :-p

« Grâce au corset, nos organes sont à l'aise. Le pancréas, le foie et les sucs qui s'en dégagent suivent leur cours. Nos ovaires dorment en paix. Une fille sans corset est un gladiateur sans trident ni filet. »

« Il faut que tu connaisses tout. Sans le fouet, pas d'amour ; sans amour, pas de joie, et sans joie, pas de travail. »

« Rester agenouillé jusqu'à l'aube, cela m'arrive une fois par mois. Je ne marche jamais. Je mange comme un porc. Je bois comme un cochon. Je fornique comme un goret, mais, une fois par mois, je prie une nuit entière. »

« Un grand amour tue une jeune fille. Un grand amour met au monde une jeune femme. Dans ce mouvement, rien de linéaire. Une onde secrète déforme, puis reforme les corps. Le bouleversement d'un cœur pur, d'un cœur vierge, découvre des paysages insoupçonnés, des lumières jusque-là inconnues. »

« Il nous sauvera, car la plus belle revanche d'un esclave est de sauver son maître. Cela a même la volupté d'une vengeance. »

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place ce bouquin dans l'item : « Un livre d'un maison d'édition peu connue ». Les éditions Jean Goujon et la collection Toison d'or ne sont peut-être pas des inconnues mais clairement, si elles existent toujours, elles sont très peu actives ;-)

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23 mars 2016 3 23 /03 /mars /2016 14:06

Un pavé de plus de 600 pages que j'ai eu du mal à avaler…

L'histoire est prenante pourtant, l'écriture est fluide et colorée, les personnages sont attachants et les points d'Histoire super bien documentés mais, faire des accès de jalousie du héros le ressort des différents rebondissements du récit, et bien ça, c'est lourd ! Une fois, deux fois, ça passe mais à partir de la cinquième fois, c'est juste lassant !

Néanmoins, l'auteure a une excuse, c'est son deuxième roman et il semblerait que c'est le plus difficile à écrire surtout quand le premier a été couronné de succès :-)

« Mais la vengeance est un besoin que l'homme surmonte difficilement. »

« Décevoir ? Ma chère, je ne suis jamais déçue. Personne n'oserait me décevoir. »

« Non, pas de meurtre, il est trop lâche pour cela. Mais, poussés trop loin, les lâches eux-mêmes assassinent. »

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place cette lecture pour l'item « Un roman dans lequel la mer occupe une place essentielle ».

Eh oui, notre héroïne passe son adolescence en mer déguisée en mousse puis en secrétaire du capitaine sur un bateau corsaire où l'aventure est omniprésente surtout en temps de guerre. Guerre de 1812 entre l'Angleterre et l'Amérique où la victoire des américains à la Nouvelle-Orléans grâce notamment à l'intervention des flibustiers Jean et Pierre Lafitte, seigneurs de Barataria, met définitivement fin au conflit début 1815.

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11 mars 2016 5 11 /03 /mars /2016 12:02

Et ça tourne, et ça tourne et les scènes se succèdent intérieures et extérieures, et l'on voit les émotions et les personnages de fiction prendre la place des acteurs, et la caméra filme la joie et la peine, la douceur et la violence, les larmes et le sang, la rage et la terreur, et le rythme s'intensifie et la cruauté augmente pour s'arrêter net au mot « coupez ».

Mais les masques s'estompent, les mensonges s'effritent comme la roche sous le fracas des vagues et la toile immonde tissée dans ce cloaque putride par certains pour en faire tomber d'autres se déchire finalement dans la douleur et la mort…

Bon, je vous rassure, c'est quand même un roman rouge et les héros se marièrent et eurent, sûrement, beaucoup d'enfants car l'amour triomphe de tout ;-)

« Sans fin. Son corps était la terre, avec ses courbes et ses creux et le sien était l'océan. Infini, s'insinuant pour prendre toujours davantage jusqu'à ce que les rochers ne soient plus que sable. S'abandonner à sa propre destruction, la désirer même. Des corps. Des sensations. Ses mais et sa bouche traçaient des continents. Explorant en elle d'anciens volcans qui étaient restés endormis jusqu'à ce qu'il les découvre enfin. »

« Le jeu était civilisé, cette fois. On recouvrait d'un manteau de politesse l'hostilité de la jungle. »

« Elle se tordait les doigts, une vieille habitude. Victime… Elle ressemblait à une vierge craintive de l'époque victorienne, sortie tout droit d'un mauvais roman. »

Une romance dure, une romance moderne dans le monde assez superficiel du cinéma où les liens entre stars et politiques, entre stars et mafieux, entre stars et médias sont une « réalité » imprimée tous les jours dans certains tabloïdes ;-)

L'auteure d'une plume sûre et fluide nous fait vivre tout le panel des émotions humaines tout en faisant bien monter la pression au fil des pages pour terminer par un final assez explosif pour ce genre de littérature.

J'ai beaucoup aimé, ça change quand même des romances classiques où les termes sont plus fleuris et le langage beaucoup moins cru.

Je place cette lecture dans le cadre du challenge multi-défis 2016 pour l'item : « Un livre dont l'histoire se déroule dans un milieu hostile », ce monde-là est clairement pour moi aussi dangereux qu'un immense marécage ou qu'une étendue de sable mouvant :-p

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10 mars 2016 4 10 /03 /mars /2016 11:02

Ah, le monde des grands et des puissants, un cercle à part où l'argent est le nerf de la guerre, la manipulation et le chantage les marches pour accéder au pouvoir. Et dans ce cercle, les femmes, quand elles ne sont pas pires que leurs pendants masculins, servent alors de faire-valoir et de jouets sexuels :-p

Un roman où l'auteure réuni tous les protagonistes dans un huis-clos pour le tournage d'un film ; film dont la trame n'est autre qu'un autre roman de l'auteure ;-)

Anne, notre héroïne, notre Dame si douce et si fragile survivra-t-elle ? Et l'Amour, le vrai, survivra-t-il lui à ce cloaque puant des perversions humaines ?

Voilà, le scénario est bouclé, les décors sont en place, les acteurs sont fin prêts…

Alors, silence !

On tourne...

« Dieu ! Tu as bien raison. Tu ne sais pas faire semblant. Tu n'essaies même pas, d'ailleurs ! Pas même au lit. Tu restes couchée là comme un morceau de marbre, sans même chercher à me donner un peu de plaisir quand je tente de te faire l'amour. Parfois, je regrette de n'avoir pas épousé une putain plutôt qu'une vierge glaciale. »

« Un mélange des milieux de l'argent et de la puissance : la presse, la musique, le cinéma, la politique. Tous des célébrités. Des gens qui influençaient les autres d'une manière ou d'une autre. »

Bien écrit, bien rythmé, voilà un livre rouge contemporain quasi un thriller où les méchants se cachent derrière des visages souriants et aimables et où les gentils doivent montrer les dents pour survivre. Un roman dans un roman, une belle trouvaille de l'auteure qui glisse dans son récit définitivement moderne une histoire bien rouge au temps des vaqueros et des bandits mexicains.

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place ce roman pour l'item « Un livre qui cible l'un des 7 péchés capitaux » et j'ai le choix entre la colère, l'envie, l'orgueil et la luxure ;-)

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8 mars 2016 2 08 /03 /mars /2016 18:09

Quelle superbe histoire et comme dit l'auteure à la fin de son roman, peut-être la plus belle histoire d'amour de tout le XIIIème siècle :-)

Une récit qu'il ne fallait pas inventer, qu'il suffisait de retranscrire car tous les éléments étaient là, écrits dans la Grande Chronique de Matthieu Paris (1200-1259) notamment !

Et j'adore fouiller dans ces vieilles chroniques et retrouver les mêmes personnages que ceux qui me font vibrer dans un roman. Dieu, ces moines bénédictins avaient bien le sens du théâtre pour mettre ainsi en scène les plus grands du monde qu'il fallait encenser.

L'auteure n'a eu besoin ici que d'un peu d'imagination érotique et d'un vocabulaire plus moderne pour mettre au goût du jour cet épisode marquant de l'histoire d'Angleterre à savoir la révolte des barons contre l'incompétence du roi Henri III !

Faire des études d'histoire donne des sources de premier ordre à ceux qui savent s'en servir...

« Elle enseigna à Aliénor que seuls les ignorants pouvaient croire qu'il fallait accrocher des rideaux rouges autour du lit d'un malade atteint de la rougeole, mettre un morceau de corail dans la bouche d'un cardiaque ou fixer des sabots d'âne aux jambes prises de goutte. »

« William ne pensait guère à Aliénor. Les hommes étaient nés pour se battre, tuer, protéger leurs possessions. Les femmes étaient bien insignifiantes comparées à la gloire de la guerre. »

« En période de guerre, tout est possible. On peut faire des fortunes, réaliser ses ambitions, satisfaire ses appétits, régler de vieux comptes. Et l'ancien ordre peut être balayé et remplacé par un nouveau... »

« La guerre équivaut à l'enfer. Les batailles sont un cauchemar. Les odeurs sont immondes – celle métallique du sang, celle des excréments, des hommes qui ont vomi de peur. Mais ce n'est rien comparé aux bruits. L'assourdissant fracas des armes, le son mou de la flèche qui entre dans la chair, les sanglots de ceux qui ont peur, les gémissements des mutilés, les hurlements des fous. »

Allez, je ne vais pas garder cela pour moi et vais vous faire profiter un peu de mes trouvailles :

Extraits de la Grande Chronique de Matthieu Paris (1200-1259)

Page 331

« L'an du Seigneur 1238, qui est la vingt-deuxième année du règne du roi Henri III, ledit roi tint sa cour à Londres dans le palais de Westminster. Là, le lendemain de l'Epiphanie, un jour de jeudi, Simon de Montfort épousa solennellement Aliénor, fille du roi Jean , sœur du roi Henri, et veuve de Guillaume Maréchal, comte de Pembroke. Le discours fut prononcé et la messe fut célébrée par Gaultier, chapelain de la chapelle royale de Saint-Etienne, à Westminster, dans la petite chapelle du roi, qui est à l'angle de la voûte. Le roi présenta sa sœur par la main au dit Simon , comte de Leicester. Celui-ci la reçut gracieusement, tans à cause du pu amour qu'il avait pour sa personne seulement et pour sa beauté, qu'à cause des grands honneurs que cette alliance lui procurait, et de l'excellente et royale noblesse de cette dame : car elle était fille de roi et de reine en légitime mariage ; elle était de plus sœur d'un roi, d'une impératrice et d'une reine. Enfin, ce mariage plaisait au comte, parce que les enfants qu'il aurait d'une si noble dame seraient de souche royale. Le seigneur pape accorda dispense pour cette union, comme la suite du récit le montrera. Cette même année, on entendit d'horribles coups de tonnerre le quatorzième jour avant les calendes de février. On éprouva aussi un vent très violent, accompagné de neiges abondantes. »

Page 337

« En effet, ayant été instruit du mariage clandestin du comte Simon, mariage qui avait été conclu à son insu et sans que le consentement des grands du pays l'eût précédé, il (le comte Richard) entra à juste titre dans une indignation violente : surtout parce que le roi avait juré maintes fois de ne prendre aucune résolution importante, sans consulter ses hommes naturels et principalement le susdit comte Richard. »

Page 343

« Cependant, Simon de Montfort, voyant que le cœur du roi, le cœur du comte Richard et les cœurs de tous les seigneurs se détournaient de lui, et que le mariage qu'il avait contracté avec la sœurs du seigneur roi était déjà regardé comme nul par plusieurs, fut saisi d'une violente douleur, et ayant fait préparer une galère, il s'embarqua secrètement pour passer la mer ; mais ce ne fut pas sans avoir extorqué de grosses sommes partout où il put le faire ; si bien qu'un bourgeois de Leicester, nommé Simon de Curle-Vache, fut obligé de donner pour sa part cinq cents marcs d'argent. Le comte de Montfort se rendit à la cour romaine, qu'il espérait circonvenir à force d'argent, pour qu'il lui fût permis de jouir d'un mariage illicite. D'abord il s'engagea au service de l'empereur, afin d'obtenir ses bonnes grâces, et il se fit donner par lui des lettres de recommandation auprès du seigneur pape. Pendant ce temps, la comtesse de Pembroke, qui était grosse, se tint cachée à Kenilworth, attendant l'issue de cette affaire. »

Page 352

« Cependant Simon de Montfort, secondé par la faveur de l'empereur et muni de lettres de recommandation, s'était transporté à la cour romaine. Là, à force d'argent et en en promettant plus encore, il obtint du pape, que nonobstant le vœu fait solennellement devant Edmond, archevêque de Cantorbéry, il lui serait permis de jouir d'embrassements illicites. Le seigneur pape écrivit au légat Othon qu'il prononçât sentence solennelle en faveur dudit Simon de Montfort. A cette nouvelle, frère Guillaume d'Abrington, de l'ordre des Prêcheurs, et beaucoup d'autres, gens de mérite et ayant le zèle de Dieu devant les yeux, s'élevèrent contre cette sentence, déclarant en vérité que la sainteté du pape était circonvenue, que les âmes étaient en péril, et qu'on se jouait de Jésus-Christ. 'En effet, disaient-ils, il est vrai, comme le prétend la partie adverse, que la femme dont il s'agit n'a pris ni l'habit ni le voile ; mais cependant elle a reçu l'anneau par lequel elle s'est soumise, ou plutôt mariée au Christ : ainsi elle est unie d'une manière indissoluble au Christ son époux.' Le passage suivant, tiré du livre des Sentences de maître Pierre (Lombard), au chapitre des vœux, dans le livre quatrième, le prouve d'une manière authentique. Dans ce passage, après avoir donné ses raisons, et cité les autorités des saints Pères et des canons, il ajoute :'Il résulte évidemment de cela que les vierges ou les veuves liées par le vœu de continence, soit qu'elles aient pris le voile ou non, ne peuvent en aucune façon contracter mariage. La même décision est applicable à tous ceux qui ont fait vœu de continence.' Or, ce qui était permis avant le vœu, n'est plus permis après le vœu. Mais sans doute la cour romaine sut user de subtilités qu'il ne nous est pas donné de comprendre. »

Page 369

« Le jour de saint Calixte, Simon de Montfort revint des pays d'outremer. Le roi et tous les conseillers royaux l'embrassèrent et témoignèrent une grande joie de son retour. Mais lui se hâta d'aller joindre sa femme Aliénor qui était sur le point d'accoucher et qui demeurait à Kenilworth. »

Page 396

« Cette même année, pendant l'avent, tandis que l'évêque de Chester, Alexandre, se hâtait de se rendre à Londres, où il était mandé par le seigneur roi, un fils aîné naquit à Simon de Montfort, de son mariage avec sa femme Aliénor. Cet enfant vit le jour à Kenilworth, pour la gloire et la consolation du royaume ; car on craignait que la reine ne fut stérile. L'évêque s'arrêta quelque temps à Kenilworth, et pour se concilier davantage la faveur dudit roi, il baptisa lui-même le fils du comte de Montfort. Ce même jour il tomba gravement malade, et se mit au lit. Celle maladie devait le conduire au tombeau. »

Page 405

« Le jour de la Purification de la bienheureuse Vierge (1239), le seigneur roi conféra le comté de Leicester à Simon de Montfort et lui en donné l'investiture, après avoir préalablement fait venir le comte Amaury, frère aîné dudit Simon, et avoir obtenu de lui sa renonciation à toute prétention sur ce comté. »

Page 465

« Vers le même temps, c'est -à-dire le cinquième jour avant les ides d'août (1239), de nobles dames se réunirent à Londres pour accompagner la reine qui allait faire, selon l'usage, ses relevailles au monastère. Simon de Montfort, comte de Leicester, y étant venu avec son épouse, le roi le traita d'excommunié et défendit que ni lui ni sa femme qu'il avait polluée méchamment et furtivement avant le mariage contracté entre eux, assistassent à la cérémonie. Comme le roi multipliait ses invectives, le comte, honteux, se disposa à se rendre par eau avec sa femme à son hôtel : c'était le palais du seigneur évêque de Winchester, alors défunt, que le roi avait libéralement prêté au comte. Mais le roi donna aussitôt l'ordre de les mettre injurieusement dehors. Comme ils s'en revenaient, pleurant et se lamentant, et demandant grâce, ils ne purent réussir à apaiser la colère du roi qui s'écria : 'Tu as séduit ma sœur avant qu'elle fût ta femme. L'ayant appris, j'ai voulu éviter le scandale et je te l'ai donnée quoique à regret. Pour que le vœu qu'elle avait fait ne mît point d'obstacle à ce mariage, tu es allé à Rome, et tu as corrompu la cour romaine par des présents et de magnifiques promesses, pour qu'il te fût permis de goûter des jouissances illicites. J'en atteste l'archevêque de Cantorbéry Edmond, ici présent qui a fait connaître au pape la vérité sur cette affaire. Cependant grâce à tes dons multipliés, l'avarice romaine l'a emporté sur la vérité. Mais comme tu n'as pu remplir les engagements pécuniers que tu avais pris, tu as mérité d'être lié par une sentence d'excommunication. Pour mettre le comble à tes criminelles actions, tu n'as pas craint de faire un faux témoignage en me présentant comme caution, sans m'avoir consulté et à mon insu.' Le comte, en entendant ces paroles, rougit de honte, et quand la nuit venue, il monta sur un bateau avec sa femme et quelques serviteurs, se hâta de descendre la Tamise jusqu'à la mer et passe sur-le-champ le détroit. »

Et tout est dans le livre…

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, je place cette lecture pour l'item « Un roman inspiré d'une histoire vraie ».

Et je continue à lire la Grande Chronique si riche d'informations cocasses, insolites et surtout, de premières mains même si elles sont un peu biaisées car l'auteur se doit toujours à son prescripteur !

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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 11:03

Et encore une toute bonne lecture, pleine d'aventures et de rebondissements.

L'auteure nous invite cette fois à visiter le monde industriel anglais de la fin du XIXème siècle, ses grands patrons, ses relations avec l'aristocratie, l'évolution du travail en usine grâce aux nouvelles technologies mais aussi la pauvreté et la pénibilité du travail ouvrier.

Petite anecdote en passant, quand l'Histoire rencontre l'histoire, on croise notamment au fil des pages William Lever, homme politique anglais, créateur du savon Sunlight et fondateur d'une ville ouvrière modèle.

Bien écrit, bien documenté et surtout bien rythmé, on passe des filatures irlandaises au champs de coton en Louisiane, des salons mondains aux bouges crasseux, des plus grands raffinements aux plus immondes perversions, de la liberté à l'esclavage...

Un vocabulaire coloré, un brin d'humour, un soupçon d'érotisme et surtout des personnages attachants plein de tendresse et de générosité.

« Les deux années qui suivirent furent dévastatrices pour l'Irlande. La famine causa des ravages. Les bébés mouraient, pendus au sein de leurs mères, les femmes mendiaient dans les rues, les hommes se mettaient en bande pour voler, tuer et finalement crever de faim. Toute la population de l'île était dans le dénuement le plus total. »

« L'attaque n'eut sur lui que deux effets notables : son élocution s'était ralentie et un coin de bouche restait légèrement relevé, lui donnant un air de perpétuel amusement ce qui, somme toute, constituait une amélioration certaine chez cet homme aux traits bourrus. »

« Ces cartes parlent de la vie et de la mort, du bien et du mal, de l'amour et de la haine, de la force et de la folie, du succès et de l'échec, de la vérité et du mensonge. Les coupes représentent l'amour, les pentacles l'argent, les bâtons le travail et les épées la malchance. »

« Barbara… les hommes, c'est comme les fiacres. Inutiles de courir après celui qui passe, parce qu'il y en a toujours un autre qui arrive. »

Dans le cadre du challenge multi-défis 2016, j'inscris cette lecture pour l'item « Un livre d'un auteur européen non francophone ». Virginia Henley est née à Bolton, Angleterre, en 1935 et n'ira s'installer en Amérique qu'après son mariage en 1956 ; Bolton, ville où justement elle tisse la toile de son roman :-)

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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 08:40

Une lecture enthousiasmante pour ce roman de la vie trépidante d'une femme flamboyante.

Bess Hardwick, contemporaine et amie d'Elisabeth 1er , une fille de fermier aussi rousse que la reine et qui deviendra à 40 ans et après 4 mariages, comtesse de Shrewsbury.

Un premier mariage de raison avec un tout jeune homme ; un second mariage d'amour fou avec le trésorier du roi Henri VIII, William Cavendish, qui lui donnera 6 enfants ; un troisième mariage assez heureux encouragé par la reine Elisabeth avec le capitaine de la garde William Saint Loe et enfin, un mariage de passion peut-être avec le comte de Shrewsbury, le seul homme du lot qui n'est ni trop jeune ni trop vieux mais qui a pile son âge.

Par le jeu puissant des alliances qu'elle a su 'marchander' pour ses enfants, on peut dire qu'elle est la grand-mère d'une grande partie de la haute aristocratie anglaise.

Mais ce n'est pas tout, son goût très sûr du beau et de l'harmonieux est encore visible aujourd'hui dans les deux châteaux qu'elles a fait réaliser, à savoir Hardwick Hall et Chatsworth House, ainsi que dans la riche collection de tapisseries et de tissus brodés dont elle est l'initiatrice.

Parfois, il suffit de fouiller dans l'Histoire pour trouver des personnages extraordinaires qui méritent une seconde vie même romancée à outrance ;-)

L'auteure avec une plume fluide, colorée et riche de son sujet parfaitement étudié, nous fait vivre une aventure proche d'un conte de fée où ambition, courage, ténacité et amour sont les quatre piliers de cette femme passionnée et passionnante.

« Pourquoi choisir le beau-frère du roi si le roi lui-même brandit son glaive ? »

« Pourquoi certaines personnes manquaient-elles à ce point d'imagination lorsqu'elles dessinaient des résidences destinées à traverser les siècles ? »

« Les rousses flamboyantes ont quelque chose qui rend toutes les autres femmes ternes et sans intérêt. »

« Les événements s'étaient succédé à une telle vitesse que Lady Cavendish, dans sa résidence du Derbyshire, apprit le même jour la mort du roi, le règne de neuf jours de Lady Jane Grey et le prochain couronnement de Marie Tudor. »

« Bien sûr que je lui ai pardonné. Je pardonne facilement. Mais ne n'oublie jamais. »

Un livre qui entre bien dans le challenge multi-défis 2016 pour l'item « Une biographie », romancée c'est vrai mais aussi super bien documentée.

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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 16:28

L'auteur nous prévient qu'il na pas respecté la règle traditionnelle de composition des haïkaï n'en gardant, je le cite, que la substance pour qu'en peu de mots, une émotion soit transmise. Et malheureusement pour moi son distillat de sensation pure n'a pas fonctionné, peut-être justement parce que les règles sont là pour donner une tonalité que je n'ai pas retrouvée ici.

Il s'agit parfois d'une simple phrase, écrite sur trois lignes ou encore, quelques mots mis l'un en dessous de l'autre, c'est parfois joli mais jamais vraiment transcendant.

Un petit recueil qui se lit en quinze minutes et où seulement deux haïkaï ont retenu mon attention pour la petite musique intérieure qu'ils ont générés. C'est peu sur les 118 compositions qui forment cet ouvrage.

« Petite brise

Soudain

le jardin danse. »

« Regard accaparé

par la beauté

La vie devient chant. »

Je vais placer cette lecture dans le challenge multi-défis 2016 pour l'item « Un livre avec le mot 'jardin' dans le titre ». Finalement, la seule règle presque respectée par l'auteur pour la composition de ses haïkaï est l'évocation des saisons par la présence de fleurs et d'insectes dans la majorité de ses poésies.

Un haïku réussi est un plaisir pour les yeux, pour l'esprit et pour les sens et souvent, sa lecture se médite et procure un sentiment fort, hors du temps et de ses contraintes…

Et bien, pour le coup, c'est raté !

Et pour finir, juste pour évoquer le plaisir et la joie de participer à ce challenge, un petit dernier sorti d'une traite de ma plus belle plume :-)

Et tourne les pages

Les mots, les feuilles s'envolent

Et le temps s'enfuit ;-)

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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 16:06

Génial, un livre parfait !

De l'aventure, de la vie, de l'humour, de l'amour et le tout écrit avec beaucoup de finesse, un livre rouge parfait quoi :-)

Du désert mexicain aux salons de Savannah en passant par ceux d'un ranch au Texas, un lasso et une winchester à la main notre « lonesome cowboy » n'en fait qu'à sa tête. Entre saloons et brigands, bagarres et joutes verbales, tout est bon pour mener à bien sa mission, pour venir à bout d'une quête, pour redevenir libre et connaître enfin l'amour vrai.

Bien rythmé, des dialogues vifs et vécus, des personnages plus vrais que nature et une histoire vieille comme le monde, celle de l'amour naissant où méfiance et confiance alternent au gré du temps :-)

« Pour moi, tante Winny est peut-être la seule personne sensée de toute cette famille. Elle a eu, en tout cas, le bon sens de ne pas se marier et de ne pas transmettre aux générations futures l'imbécillité familiale. »

« Il était grand, droit comme un pieu, et maigre comme un coyote à la fin de l'hiver. Mais sa maigreur était trompeuse. Robuste, rapide, les sens toujours en éveil, il filait sa proie avec la précision et la souplesse du jaguar. Comme le coyote il n'avait pas d'amis, respectait ses ennemis, et était expert en survie. Tout cela en faisait un parfait prédateur. »

« Suzanna n'a jamais su juger ni les hommes ni les chevaux. Elle ne voit pas la différence entre un âne et un pur-sang. »

« Ah, je vois ! Une sorte de maîtresse du pauvre. Une compagne de voyage. Une chaufferette, en somme ! »

« Quand tu fais mon lit alors que j'y suis encore, cela veut dire que tu es amoureuse. »

« Les femmes plient. Notre soumission dans ce monde nous a rendues flexibles. N'ayant pas le droit de prendre des décisions, nous avons appris à nous adapter à celles qui sont prises pour nous. Nous avons appris à plier… que ce soit par peur, par devoir ou par nécessité. »

« Eh bien, pour moi l'amour est impossible, absurde et fou ! Je ne comprends pas comment des gens sensés peuvent s'y laisser prendre. D'abord, on devient idiot. Quand on est ensemble, on se comporte comme des crétins. Quand on est séparés, on ne peut pas se supporter soi-même… Quel intérêt ? Je vous le demande ! »

Une toute belle lecture que je place dans le cadre du challenge muti-défis 2016 pour l'item « Un western ».

J'ai fait un petit retour dans le passé et j'ai bien ri :-D

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