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23 mai 2022 1 23 /05 /mai /2022 14:39

 

Un bel ouvrage qui vaut le détour :-)

 

Anne de France, fille aînée de Louis XI, femme cultivée et très tôt instruite aux coulisses de la gouvernance par son père. Femme de pouvoir qui exerce de fait la régence à la mort de son père en étant la tutrice de son jeune frère, le futur Charles VIII. Femme instruite grâce à sa mère la reine Charlotte de Savoie et son immense bibliothèque, unique pour l’époque et riche d’ouvrages qui posaient le rôle de la femme dans la société ainsi que dans l’exercice du pouvoir. Femme de guerre, elle s’est entourée d’hommes vaillants et fidèles pour tuer dans l’œuf les diverses tentatives de princes jaloux pour s’emparer du pouvoir. Femme diplomate qui n’aspire qu’à la paix pour la prospérité de son royaume. Femme éducatrice qui en sa « Cour des Dames » forme de futures reines et autres femmes de pouvoir à venir, directement et plus tard par l’intermédiaire de ses écrits. Femme miroir enfin qui veut être un modèle pour toutes les femmes, une féministe avant l’heure quoi ;-)

 

Un tout beau livre riche en reproductions de peintures, d’enluminures, de textes, de vitraux, de sculptures qui témoignent de la grandeur d’Anne de France en son siècle. Si l’on peut s’émerveiller des détails de certaines planches, il faut quand même dire que la lecture du texte associé est souvent ingrate et destinée à des amateurs éclairés et non aux lecteurs lambda. N’empêche que j’ai apprécié découvrir les richesses de la bibliothèque de cette grande Dame, son origine et surtout les différentes personnes impliquées dans la réalisation de ces riches parchemins et imprimés de qualité où sont désignés les donateurs et le destinataire des ouvrages. Et la même étude est proposée pour les verriers, les sculpteurs et les peintres du Bourbonnais à l’époque, ce n’est pas rien.

 

« Elle sait par expérience que le nombre et la valeur des dames à la cour contribuent à rehausser le prestige et la grandeur de cette dernière. Elle sait que princesses et nobles dames en sont les joyaux, les pièces maîtresses : leur rôle y est fondamental, tant en matière de politique qu’en matière de représentation et de symbolique. »

 

Un tout grand merci à Babelio et aux éditions FATON pour ce très beau livre reçu dans le cadre de la dernière masse critique. Un document qui a déjà trouvé sa place dans ma bibliothèque dans le coin des récits historiques et qui complète bien ma petite collection des livres d’Art.

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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 18:04

Superbes photos pleines de nostalgie, poignants souvenirs d'un passé encore récent où la vie reste présente par les objets oubliés, d'un verre cassé à un tableau de prestation, d'un table à dessin à une pile de livres anciens, d'une chaise abandonnée à une fleur artificielle...

Quelle tristesse de voir la mort lente des ces belles friches industrielles ou privées qui même inscrites au patrimoine de Wallonie continuent de se désagréger dans la plus complète indifférence.

Certains sites bénéficient de réaménagement et l'effet est alors saisissant comme l'ancien hôpital militaire d'Anvers ou encore l'antique prison d'Hasselt mais les autres sont juste laissés à l'abandon malgré de nombreux projets...

Quelques souvenirs personnels aussi, ainsi les Hauts-Fourneaux de Seraing où j'ai pu assister en tant qu'étudiante à une coulée continue et je peux vous dire que c'était vachement impressionnant ; l'institut Montefiore pour les cours d'électricité où l'on trouvait des tables géniales pour faire des exercices de construction de circuits électriques, qui devenaient des tables de torture à l'occasion des examens ; le site de l'université du Val-Benoît où les cours de mathématique, statistique, métallurgie étaient dispensés dans des bâtiments assez récents tandis que le cours de pétrographie notamment était donné dans l'unique vestige de l'abbaye sur le site.

Si certaines friches me laissent plus ou moins froides comme les anciens cinémas ou encore les piscines, la bourse d'Anvers, le monastère de Malines et les cristalleries du Val Saint-Lambert sont déjà sur ma liste « à visiter » pour les week-ends à venir :-)

« Ainsi, voilà maintenant quinze ans qu'armé de mon appareil photo, je sillonne la Belgique pour recenser et illustrer l'illogisme d'une société qui préfère construire du neuf plutôt que de chercher à se réapproprier les perles rares de son passé. »

Un tout grand merci à Babelio et aux éditions « Renaissance du Livre » pour ce bel ouvrage qui donne envie de découvrir en vrai ces sites oubliés.

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26 avril 2016 2 26 /04 /avril /2016 12:52

Un beau livre, un livre d'art, un grand livre par le fond et par la forme, un livre qui procure joie et sérénité par ses superbes reproductions. Un ouvrage qui n'aborde pourtant qu'une infime partie de l’œuvre du maître mais quelle partie, celle d'une quête que le génial peintre avait d'abord décrit par ces mots :

« Qu'on se figure une pièce circulaire dont la cimaise, au-dessus de la plinthe d'appui, serait entièrement occupée par un horizon d'eau taché de ces végétaux, des parois d'une transparence tour à tour verdie et mauvée, le calme et le silence de l'eau morte reflétant des floraisons étalées ; les tons sont imprécis, délicieusement nuancés, d'une délicatesse de songe. »

Et voilà l'idée qui fait son chemin, d'un jardin aimé, d'un point d'eau agrandit, d'un pont japonais, Monet se plonge dans le travail et peint et recommence car pour reproduire ce que l’œil voit, il faut faire vite. En effet, l'illusion change constamment et l'obsession s'installe comme il le dit si bien lui-même :

« Tu sais comme je suis plongé dans le travail. Ces paysages d'eau et de reflets sont devenus mon obsession. Ils vont bien au-delà de mes pouvoirs de vieux et malgré tout je veux réussir à traduire ce que je ressens. J'en détruis certains… Je recommence encore… et j'espère que quelque chose finira par sortir de tant d'efforts... »

Et les toiles grandissent, et l'idée de départ revient en force avec les séries qui déjà ont fait sa renommée. Série des Meules, série des Peupliers, série de la Cathédrale de Rouen et finalement, la plus riche, la série des Nymphéas. Et voilà son rêve écrit avec sa propre poésie :

« Un moment la tentation m'est venue d'employer à la décoration d'un salon ce thème des Nymphéas : transporté le long des murs, enveloppant toutes les parois de son unité, il aurait procuré l'illusion d'un tout sans fin, d'une onde sans horizon et sans rivage ; les nerfs surmenés par le travail se seraient détendus là, selon l'exemple reposant de ces eaux stagnantes, et, à qui l'eût habitée, cette pièce aurait offert l'asile d'une méditation paisible au centre d'un aquarium fleuri. »

Mais le temps presse, les yeux fatiguent, ils s'éteignent doucement et même si Monet peut peindre de mémoire comme Beethoven pouvait composer sans plus entendre, le travail est plus dur pour un homme vieillissant qui toujours doute du résultat. Et chaque jour est un nouveau combat qu'il nous décrit lui-même :

« La nuit, je ne cesse d'être hanté par ce que je tente de réaliser. Je me lève brisé de fatigue chaque matin. Le jour qui point me rend le courage. Mais mon anxiété renaît dès que j'ai posé le pied dans mon atelier… Je ne voudrais tout de même pas mourir avant d'avoir dit tout ce que j'avais à dire ; ou du moins d'avoir essayé de le dire. Et mes jours sont comptés… Demain peut-être... »

Quel talent, quel génie de l'instant que le peintre reproduit à l'infini pour donner à chaque fois un tableau différent.

Quelle richesse dans les couleurs, si douces, si réelles qu'on a juste envie de plonger délicatement sa main dans l'eau.

Quelle recherche dans le mouvement du bassin où se reflètent à l'envie nuages, pont japonais, saules pleureurs, soleil levant, crépuscule…

Quelle finesse d'observation dans les détails cachés des nénuphars, mille fois regardés, mille fois reproduits.

Un travail gigantesque, non seulement pas la quantité mais surtout par la taille des dernières toiles, la taille du rêve de Monet, la taille de sa décoration...

Un vrai plaisir que de contempler à la lumière du soleil les différentes reproductions si bien présentées.

Ce bel ouvrage que je n'avais jamais ouvert va rester un bon moment sur un chevalet et régulièrement, je tournerai une page pour faire renaître cette sensation de calme, de paix et de douceur qui transparaît à chaque tableau.

« Toutes les peintures impressionnistes à succès sont des images du temps mesuré en fonction de la lumière changeante. »

Un vrai coup de cœur pour moi et maintenant, il va falloir que j'organise quelques visites pour aller voir les peintures en vrai :-)

J’inscris cet ouvrage dans le cadre du challenge multi-défis 2016 pour l'item « Un livre d'art ou une biographie d'artiste ».

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