Le blog de Carine

Waouh !

Un roman qui m’attendait depuis longtemps et je me demande toujours pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour le lire…

Une fabuleuse aventure à savoir la création du monde et de l’humanité au travers les yeux d’élèves bien particuliers, des apprentis dieux, rien que cela ! Pour les former, la crème de la crème, les Dieux de la mythologie grecque qui siègent dans l’Olympe et là que de découvertes car si à l’école on nous cite les plus importants, ici on a droit à une généalogie complète et plutôt complexe ;-)

Au fil de l’évolution créative de ces élèves assez turbulents il faut le dire, l’auteur nous informe des faits réels et historiques déjà connus qui corroborent sa ligne du temps et surtout les différentes étapes suivies par les différentes civilisations présentées. Des chapitres courts, une aventure mouvementée, une analyse approfondie de la psychologie humaine, une compréhension détaillées des stratégies de conquêtes et de survie et surtout, une énigme à résoudre pour connaître enfin une vérité…

« Même les civilisations les mieux régies et les plus prévoyantes ont connu le déclin, comme si la chute était inéluctable. »

« On ne peut pas vivre sans cesse dans la peur. Parfois, il faut prendre le risque de la confiance. »

« Vous voyez l’avantage de l’agression. Ça marche à tous les coups. D’abord tu frappes après tu réfléchis, et si l’autre est plus fort… tu t’excuses. »

« Quelle lourde tâche que la responsabilité d’êtres dont la survie dépend de vous. Finalement, je ne suis pas sûr d’être satisfait de mon statut de dieu. »

« Évitez les miracles. Miracles et messies sont des outils pour dieux maladroits, incapables d’intervenir discrètement. »

« C’est incroyable. Ils nous massacrent et en plu ils réécrivent l’histoire pour se donner le beau rôle. »

Un roman d’une lecture aisée, super bien documenté et qui s’il n’apporte pas toutes les réponses ouvre bien des portes. Vivement le tome suivant pour trouver la solution à l’énigme car j’ai beau cherché, je ne trouve pas :-p

Un coup de cœur pour ce petit roman qui pourtant ne paie pas de mine.

Le fou du roi, personnage oublié de l’Histoire, souvent idiot sauvé par hasard ou gargouille prise en pitié. De Triboulet, il y en a eu trois, le premier ne nous concerne pas et les deux autres ont certainement été fondus en un unique petit homme loin d’être aussi négligeable que sa position colorée et tintinnabulante n’indiquait. Des archives néanmoins il ressort qu’il a le sens de l’humour aiguisé et qu’il n’est point aussi inculte qu’il n’y paraît. Laid peut-être, sage avec l’âge sûrement, il est juste le miroir réfléchi du pouvoir qui en a bien besoin comme garde-fou.

Un style façon Teulé, tout en poésie ; une recherche documentaire approfondie pour un fond historique bien rendu ; des rebondissements nombreux liés à l’Histoire et il y en a beaucoup ; des personnages issus de l’Histoire dont l’auteur tire un portrait différent car vu par les yeux du bouffon ; un amour de fou pour une souillon enfin pour la touche tendresse qui englobe le tout :-)

« Pour la première fois, je n’avais pas fait mouche. Le roi n’avait pas ri. »

« C’est point des mensurations d’humain que t’as ! Cuisses de grenouille et mollets de coq, tête de courge. J’ai cru que je devais habiller une créature d’un autre monde. »

« Ces gens ne valaient pas mieux que des chiens. Moi non plus. Mais, au moins, en avais-je conscience. »

« Et si telle était ma fonction ? Divertir sans glisser. Chercher la limite, le point d’équilibre entre le rire et l’offense. Entre la grâce et l’abîme. »

Un roman historique et philosophique qui interroge sur le pouvoir absolu et la nécessité d’ouvrir les yeux des ‘souverains’ sur la nuisance des ‘courtisans’ trop bien pensants et l’analyse s’applique encore de nos jours quand on voit que nos ‘bouffons’ sont de plus en plus bridés...

Un coup de cœur acheté sur un coup de tête, j’adore :-)

Distrayant ;-)

Bon, j'ai de nouveau perdu le guide de décodage de l'humour hilarant à tout va car là, j'ai pas vu grand chose...

On se range un peu, Max notre héroïne devient formatrice et ne s'en sort pas trop mal si ce n'est que les missions faciles sont ad fine toutes pourries.  Et là, on retombe vite dans les mêmes ornières : l'incohérence, les sauts à répétition, des développements historiques minimalistes, des blessures mortelles et pourtant les personnages restent bien vivants, une mort inutile qui résoud pourtant une énigme sur laquelle personne ne se penchait, et j'en passe.  La finale est mignonne mais sans plus car c'était l'option la plus logique si on élimine la seule solution possible liée au passage dans le monde parallèle ;-)

N'empêche, une lecture qui reste distrayante si on fait abstraction des réalités et qu'on se concentre sur le côté surréaliste de l'aventure :-)  Et le tome suivant est déjà en attente même si je m'attends au pire :-p

Waouh!

Une fois encore je me suis laissée porter par la plume toute en poésie de Mr Teulé et j'en suis sortie toute retournée d'une histoire d'amour mille fois racontée et à chaque fois différente.

Rimbaud dans les yeux d'un pauvre hère qui ne vit que par l'œuvre de cet enfant terrible des Ardennes, c'est déjà un exploit.  Accompagner l'incarnation du poète d'une femme transie d'amour qui n'a pourtant qu'une seule passion, son buisson d'aubépine, c'est éblouissant.  Faire de cet amour hors norme le lit d'agonie de Rimbaud, c'est du génie.

"C'est l'été à Charleville-Mézières.  La Meuse traîne, d'est en ouest, sa langue violette. Elle cunnilingue une forêt de pins nordiques aux reflets bleus puis lèche à peine Charleville.  Elle préfère traverser Mézières.  Ici, les tanneries du fleuve l'habillent de teintes de cuir."

Un roman bien trop court et si riche pourtant d'une vie elle aussi bien trop courte.  A relire en compagnie des textes du poète pour en comprendre tout le sel, à relire juste pour le plaisir.

Waouh !

Quelle plume les amis, je ne m’en lasse pas et quelle histoire aussi qui avait besoin de cette gouaille drôlesque et morbide pour décrire au plus près la vie d’un junky génial du temps passé.

Car Baudelaire, ce dandy pervers, ce toxico punk, ce tordu mal-aimé, ce râleur boudeur jamais content, ce petit bonhomme à la mine patibulaire, ce misogyne amoureux de la laideur, ce détraqué de l’amour, ce manipulateur enjôleur, ce poète incompris né trop tôt et mort trop jeune finalement, n’est que cela un junky génial qui rêve en vers. Et ces vers, du noir à la lumière, de l’horreur à la beauté, ils nous transportent et chantent dans nos vies du coup bien ternes.

« Parmi les dociles condisciples corvéables, faits selon lui pour l’écurie c’est-à-dire exercer des professions, il préfère se mettre à explorer son propre laboratoire mental. Des phrases lui sortent de l’imagination par fusées. Pouce et index d’une main pressant ses paupières closes, en lui un vertige apparaît. »

« Une partie de billard en pleine houle de mer, voire de tempête, ce serait jouer contre Dieu ! »

« Je regrette la crasse de Paris ! Je pense sans cesse à cette étonnante ville dont la prodigieuse musique qui y roule me semble la traduction des lamentations humaines ! Je serai un poète de la grande ville ! »

« Les chercheurs de paradis font leur enfer, le préparent, le creusent avec un succès dont la précision les épouvanterait peut-être... »

« Il me semble toujours que je serais bien là où je ne suis pas et cette question de destin de nomade dans Paris en est une que je discute sans cesse avec mon âme. »

« Tes cheveux contiennent encore tout un rêve plein de voilures. Ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats. Dans l’océan de ta chevelure, je continue d’entrevoir un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations. »

Chapeau Mr Teulé, une fois de plus j’ai ri et j’ai pleuré pour ce poète inspiré et cent fois maudits qu’est Baudelaire, ce magicien halluciné aux vers sublimes et percutants. Une lecture émouvante et me voilà à la recherche de mon exemplaire perdu des « Fleurs du Mal » :-)