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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 14:48

 

Waouh !

 

Un roman historique et comme le dit bien son nom, une fiction basée sur des faits historiques bien documentés et c’est le cas ici même si certains faits sont moins détaillés que d’autres.

 

Une critique difficile à faire car non seulement le roman est dense et parfois difficile à lire mais parce qu’il faut le transposer en 1958 soit à peine dix ans après la création de l’état d’Israël et ne pas juste le lire avec notre vision actuelle de la situation israélo-palestinienne. Une relecture en fait, une première lecture faite il y a cinquante ans et dont j’étais sortie bouleversée sans vraiment me souvenir du pourquoi. Une nouvelle lecture qui m’a donné froid dans le dos et m’a à nouveau bouleversée.

 

Dans le contexte d’une Europe de la fin du XIXe siècle, marquée par un antisémitisme et des persécutions grandissants, la constitution d’un État apparaît comme un gage de sécurité et un refuge pour la diaspora juive. Le mouvement sioniste s'emploie donc à trouver un espace pour créer un État juif. La Palestine est envisagée, car c’est dans cette région du monde que les textes sacrés du judaïsme situent la "Terre promise".

 

La Palestine donc, terre promise par la Grande-Bretagne en 1917 pour y ouvrir un foyer pour les juifs du monde entier. La Palestine, terre aride et d’un abord difficile qui trouvera ses maîtres avec les premiers colons juifs qui vont à force de courage transformer des déserts et des marécages en kibboutz communautaires entourés de potagers, vergers et jardins de roses. La Palestine où les relations entre colons juifs et arabes palestiniens étaient cordiales avec différents échanges entre les deux communautés. La Palestine sous protectorat anglais, il ne faut pas oublier cette donnée importante pour la lecture de ce roman. A cette époque déjà, l’or noir attirait bien des convoitises et l’Angleterre avait les dents longues. Ainsi, pour protéger ses investissements au Moyen-Orient, ce grand pays a décidé après avoir promis aux juifs un territoire en Palestine de limiter drastiquement l’immigration pour plaire aux quelques villages arabes du pays. Et ce n’est pas tout, juste avant la création de l’état d’Israël, les Anglais ont armé les arabes pour inciter les colons juifs à s’en aller ailleurs en détruisant ce qu’ils avaient entrepris. Pour finir de dresser le fond historique du roman, la partie pour moi la plus révoltante de cette aventure, c’est la façon dont les Anglais ont dans un premier temps empêché l’immigration illégale en arraisonnant les navires remplis de réfugiés pour renvoyer ces derniers dans des camps à Chypre. En 1947, lors de la vraie histoire du navire Exodus (appelé Terre Promise dans le roman), les Anglais ont choisi de ramener les migrants juifs dans des camps à Dachau, quel symbole pour ces pauvres gens qui étaient à peine sortis de l’horreur nazie.

 

Un style fluide qui décrit très bien les différentes situations vécues par les juifs d’Europe à partir de 1938, des faits établis, dramatiques et qui ont conduits des millions de juifs dans des camps de l’horreur absolue. Des personnages bien analysés, bien campés en fonction de leurs parcours si différents, si difficiles et souvent chaotiques. Une analyse pertinente de l’évolution du Mossad et de la Haganah, l’armée israélienne mise en place pour protéger les kibboutz contre les arabes anti-sionistes car oui, il y en avait aussi. Une toute belle aventure pleine d’amour, de tendresse et d’humour malgré la violence omniprésente ; oui, l’amour fleuri aussi sur les terres stériles et dans les cœurs meurtris.

 

« Ensuite, parce que la Palestine pose un problème particulier. Il se passe là-bas quelque chose d’incroyable, je dirais presque de terrifiant : une poignée d’illuminés qui veulent faire renaître une nation morte depuis deux mille ans. Une entreprise sans précédent, d’autant plus extraordinaire qu’elle a une bonne chance de réussir. »

 

« Le seul fait de notre existence constitue un miracle. Nous avons survécu aux Romains, aux Grecs, même à Hitler. Nous survivrons encore à l’Empire britannique. Le voilà notre miracle ! »

 

« Depuis des années, l’Angleterre interdisait ou, du moins, limitait sévèrement l’immigration juive en Palestine. Les Juifs avaient riposté en créant le Mossad Aliya Bet, réseau clandestin qui s’efforçait de faire débarquer des immigrants malgré le blocus des côtes palestiniennes. Jusqu’à présent, c’était la lutte du pot de terre contre le pot de fer : régulièrement, la flotte britannique interceptait les bateaux affrétés par l’organisation et ramenait les immigrants à Chypre où ils étaient internés. »

 

« En 1917, la Grande-Bretagne, par la Déclaration Balfour, s’est formellement engagée à autoriser la création d’un Foyer Juif en Palestine. »

 

« L’un après l’autre, les juifs d’Auschwitz s’aventurèrent sur les routes pour rentrer chez eux. L’un après l’autre, ils revinrent au camp, écrasés par une désillusion terrible. Les Allemands étaient partis, mais les polonais, du moins dans le domaine de l’antisémitisme virulent, les remplaçaient avantageusement. »

 

« Bien sûr, Truman se fait le champion du sionisme du moment que la Palestine ne se trouve pas en Pennsylvanie. Tout le monde tient des discours dégoulinants d’idéalisme, seulement, c’est l’Angleterre, et elle seule, qui a un million de juifs sur les bras, un million d’immigrants en puissance qui risquent de démolir l’ensemble de nos positions dans le Moyen-Orient. »

 

« Les sionistes se couvraient de gloire, mais le gouvernement britannique ne tenait nullement à ce qu’ils pussent par la suite s’en prévaloir pour étayer leurs aspirations nationales. Par conséquent, Londres se garda bien de donner la moindre publicité à l’effort militaire juif. A telle enseigne que cet effort resta l’un des secrets les mieux gardés de la guerre. »

 

« Qu’était-ce donc que l’armée dont cette jeunesse constituait l’élite combattante ? Une armée sans uniforme, sans distinction de rang, où es femmes luttaient aux côtés des hommes, supportant les mêmes épreuves, maniant les mêmes armes ? »

 

Une lecture instructive et tellement émouvante, un récit qui explique bien la genèse des problèmes dans cette région, problèmes toujours d’actualité malheureusement… Un vrai coup de cœur pour moi :-)

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1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 15:19

 

Bof !

 

Une jeune anglaise débarque à Ceylan après avoir épousé en Angleterre un riche planteur de thé et si tout est beau et magnifique à l’arrivée, s’installe rapidement des non-dits qui ne vont que s’amplifier au fil des pages créant une ambiance pesante et désagréable alors que l’amour est au centre de ce roman.

 

Trop long, trop répétitif, trop décousu, je suis arrivée au bout des 500 pages sans ressentir aucune empathie pour les différents personnages qui restent plats tout au long du récit. Et pourtant, l’auteure avait dans les mains une idée en or, un décor grandiose et un fil historique riche…

 

Un peu triste de commencer l’année avec une critique plutôt négative. Vite une autre lecture pour effacer ce triste épisode :-)

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16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 14:54

 

Très historique !

 

Ben oui, il faut quand même arriver au bout des cent premières pages clairement professorales pour arriver à la partie dynamique et romancée, mais pas trop, du récit pour bien saisir ce roman :-p Voilà, c’est fait et c’est pas mal du tout, faut juste un peu, beaucoup de persévérance et de curiosité historique ;-)

 

Un lieu qui est resté mystérieux longtemps malgré les quelques traces dans les archives, un personnage bien connu des chroniques même si certains passages de sa vie restent flous, une ville au passé chargé qui maintenant est juste une manne à touristes, un thriller finalement où les meurtres s’enchaînent et où les meurtriers font preuve d’originalité.

 

Un auteur que j’aime souvent et qui parfois m’énerve car il est trop pointu sur des détails qui n’apportent rien au récit. Une lecture assez ardue et qui pourtant mérite le détour.

 

PS : Un plan de la ville d’Aix aurait été un petit plus pour mieux comprendre les tribulations des personnages ;-)

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16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 10:56

Pas mal du tout !

 

Un jeune homme pauvre qui sait ce qu’il veut et qui va tout faire pour l’obtenir, une vieille fille pas si vieille, pas trop belle, qui veut juste se sentir aimée, une alliance, un projet de génie, une aventure tumultueuse avec pour toile de fond le tabac virginien, un récit bouleversant.

 

Une plume vigoureuse rythmée par les différentes étapes de la culture du tabac, de la plantation de la graine au sortir de l’hiver jusqu’à la cigarette roulée. Un cadre super bien documenté sur cette région du sud des États-Unis complètement ravagée par la guerre de Sécession et qui essaye par tous les moyens de reprendre en main son économie. Une fine analyse du choc culturel entre un paysan sans instruction aux idées de génie et une vraie Dame du sud, courageuse et déterminée, deux personnages magnifiquement campés et attachés aux valeurs importantes de la vie. Une ascension réaliste dans un monde et une époque surtout où tout est possible, une aventure passionnante.

 

« Dans l’Amérique entière, quiconque faisait des affaires, vivait une époque prodigieuse. Telle une machine tournant à plein régime, l’économie créait une prospérité sans précédent dont bénéficiaient toutes les couches de la société. »

 

« Il l’observait avec un plaisir mêlé d’un peu de tristesse. Expert des mystères du cœur, il savait mieux que personne que Chess n’était aussi radieuse que parce qu’elle était aimée. Si seulement l’amour était un sentiment durable, se dit-il avec un soupir de regret, le monde entier serait plus beau... »

 

Merci mon chéri d’avoir repéré cette pépite dans une boîte à livres et de me l’avoir apportée. Une auteure que je connaissais un peu suite à la lecture de Scarlett et que je redécouvre du coup, j’ai adoré :-)

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16 octobre 2023 1 16 /10 /octobre /2023 14:43

 

Un point d’histoire, un amour d’enfance, un récit en trois épisodes.

 

La première partie, souvenir d’un épisode particulier de l’enfance de notre héroïne est consacrée à la vie de famille dans une cité ouvrière liée à l’entreprise verrière Saint-Gobain à Compiègne. On entre dans l’intimité d’une famille nombreuse où je me suis retrouvée dans la maison de mes grands-mères avec le moulin à café qui déjà chez mes parents servait de décoration dans la salle-à-manger. J’ai aimé les références culinaires avec notamment les chicons au gratin et la salade de pissenlits que je fais toujours d’ailleurs pour le plus grand plaisir de mes grands enfants ;-) Une première partie un peu plate, un peu répétitive, qui manque de peps et qui ne s’anime un peu que quand notre petite héroïne découvre l’Amour.

 

Une deuxième partie historique qui décrit comme dans un documentaire la grève de mineurs de 1963 et surtout l’extraordinaire collaboration entre les syndicats ouvriers qui a permis à des milliers d’enfants, 22 638 enfants exactement, de passer quelques jours bien nourris et bien chauffés dans des familles accueillantes de France et de Belgique.

 

Et enfin, la troisième partie, où notre héroïne après soixante ans part à la recherche de son amour perdu pour comprendre ce sentiment qui ne l’a jamais quittée. Dernière partie, la plus romancée, la plus fluide, la plus émotive qui se termine peut-être un peu trop rapidement.

 

« C’est jeudi, jour de marché. Elle doit aller chercher du poisson frais au marché car ils en mangent chaque vendredi. Ensuite, elle s’arrêtera devant l’étalage de la boutique à cent balles pour acheter un seau en plastoc. Elle finira ses courses à la mercerie du village, son magasin, son lieu préféré. »

 

« Une partie sera pour nourrir les lapins, le reste pour faire une salade avec des lardons, des pommes de terre, des oignons, un plat adoré par tous... »

 

« Ils ne croyaient pas en Dieu car leur idéologie rejetait la religion qui avait permis de perpétuer la différence des classes. Ils croyaient fermement à la lutte politique, syndicale qui, d’après eux, était le seul moyen d’abolir les inégalités. »

 

En conclusion, une lecture pleine de souvenirs, instructive, qui manque d’un peu de fluidité dans les deux premières parties et qui devient un vrai roman dans la dernière envolée :-)

 

Une découverte intéressante !

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14 octobre 2023 6 14 /10 /octobre /2023 15:14

 

Wouah !

 

Un style qui décape avec les mots de l’époque, un fond rude et malfaisant, des personnages glauques, crus et pourtant attendrissants, une histoire de vie difficile qui nous fait découvrir Paris et la Normandie à la fin du XVIIIème siècle. Entendons nous bien, ici pas le Paris bling bling des nobles et des riches, celui des petites gens où le moindre sous se prend quelque soit les moyens utilisés pour l’obtenir… Pas la Normandie des puissants, celle des petits bourgeois où les servants sont mesquins, jaloux, violents et superstitieux.

 

J’ai adoré les paragraphes qui alternent entre passé et présent, une mise en parallèle d’une vie compliquée dés le tout début. J’ai beaucoup appris sur cette période de l’histoire que j’avais déjà entrevue surtout par la lorgnette des Grands de l’Histoire et non par celle des miséreux qui essayent tant bien que mal de s’en sortir. J’ai une tendresse particulière pour La Pâqueline pas si monstrueuse que cela finalement, juste une pauvre femme de son temps qui fait tout pour s’en sortir.

 

« J’aimais la géographie, le latin et la poésie ; on m’enseigna la couture, l’hygiène et comment traverser un salon sans trébucher sur les coins de tapis. »

 

« Nul ne venait jamais se recueillir sur les tombes des défunts. On faisait dire des messes pour leur repos éternel, on évoquait la mémoire des disparus lors de veillées hivernales, on transmettait leur savoir d’une génération à l’autre, mais de promenades pleurnichardes entre les tombes, point. »

 

« Et toi, t’as oublié que demain, c’est vendredi : les cuvées d’alcool sont ratées quand on les fait ce jour. De même que si tu changes de chemise un vendredi, ben tu meurs dedans. »

 

« Lui qui ne priait pas m’avait offert un toit, avait rempli mon ventre et consolé mes chagrins, au contraire de ceux qui s’abîmaient les genoux en prière et se réjouissaient des malheurs d’autrui. »

 

En conclusion, une auteure que je ne vais pas quitter de si tôt et dont je vais m’empresser de trouver « L’Embaumeur », premier tome de cette saga qui nous conte l’histoire du fils de La Pâqueline :-p

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7 octobre 2023 6 07 /10 /octobre /2023 17:50

 

Waouh !

 

Une saga familiale qui prend aux tripes et qui puise sa réalité dans la vie paysanne de la fin du XIXème, vie rude et violente qui ne pardonne pas à ceux qui réussissent.

 

Une écriture fluide au vocabulaire rustique de l’époque, des personnages authentiques tant dans leurs splendeurs, leurs rudesses, leurs bêtises ou leurs décadences, des situations familiales réalistes où la jalousie efface à grands coups de poing la bienveillance mal perçue, une époque foisonnante d’innovations qui vont changer le siècle, une saga qui aborde bien des sujets toujours d’actualité.

 

Une famille pauvre donc, quatre garçons qui ne sont là que pour faire tourner la ferme, unique gagne-pain ; il y a l’aîné, Charlemagne, le plus intelligent, le plus rude à la tâche, il y a Louis le plus jeune, le sauvage, le rêveur et puis il y a les deux autres, les incultes, les fainéants, les profiteurs, les trop sanguins. Et Charlemagne va porter la famille sur ses épaules et va construire un avenir radieux pour tous et va croire à un mariage d’amour et ne sera compris que par une poignée. C’est clairement mon personnage préféré qui se bat toujours pour avoir plus, pour ne plus souffrir d’un mal d’amour qui vient d’une enfance maltraitante où la tendresse est absente.

 

Un Zola moderne qui touche par la justesse de ses réflexions ; la bêtise des femmes de la petite bourgeoisie et la hargne des paysans face à ceux qui arrivent à sortir du lot, le racisme indécrottable de l’époque et l’incompréhension face à l’homosexualité, l’éducation délaissée des enfants et leur solitude…

 

« Dès son entrée dans la chambre d’Hortense, il comprit. Il fit néanmoins les examens d’usage, et diagnostiqua la maladie verte, constipation chronique devenue incroyablement fréquente, et provoquée chez les femmes par la crainte de péter en public. »

 

« Charlemagne mort, ce marbre, ce fauve, foudroyé. Il aurait fallu être triste, mais impossible. Parce que certains arbres abattus ouvrent le ciel aux pousses qu’ils étouffaient jusque-là. »

 

« Le plumitif s’acquittait honnêtement de cette tâche, offrait à ses lecteurs les sujets qu’ils voulaient, présentés de la manière qu’ils désiraient. Car il avait le pouvoir de deviner les désirs de son lectorat et se faisait un devoir de ne pas le surprendre, ce qui aurait pu le réveiller. »

 

« Si je meurs demain, je mourrai pour le projet des vivants, sans rancune et sans compter. Si je ne meurs pas, alors je vivrai aussi pour eux. La vie est l’affaire des vivants. »

 

J’ai adoré le style, l’histoire ainsi que les quelques interventions de l’auteur qui nous parle de ses personnages et de ses interrogations par rapport à leurs futurs possibles, probables ou déjà pliés…

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29 septembre 2023 5 29 /09 /septembre /2023 16:51

 

Ma foi, instructif :-)

 

Un roman qui attend depuis longtemps dans ma bibliothèque, un roman passionnant sur un sujet pour le coup très particulier : les luthiers et les violons en Italie au XVIIème et XVIIIème siècle.

 

Une biographie à peine romancée d’Antonio Stradivari le maître des luthiers à Crémone en Italie. Une vie de travail sédentaire et pourtant pleine de rencontres car au fil du temps, ses violons s’affinent et se perfectionnent et deviennent ce qui sera reconnu mondialement comme les meilleurs, les Stradivarius. Et dans cette époque riche de nombreux musiciens, compositeurs et bien sûr violonistes, avoir un Stradivarius était l’apothéose. Du Vatican aux différentes cours d’Europe, des abbayes aux nobles vénitiens, ils se battent tous pour avoir la meilleure musique, le sublime quatuor, le meilleur violon.

 

La plume est riche, le sujet super bien documenté et le rythme donné par les troubles guerriers de l’époque et surtout, les avancées techniques de la recherche du son le plus pur. J’ai découvert la vie de Stradivari ainsi que celle de Vivaldi dont je n’avais pas connaissance et j’ai été bien triste d’apprendre que ces deux maîtres, immenses de leur vivant, ont été vite oubliés en Italie après leur mort. Il a fallu plusieurs décennies, l’obstination de quelques collectionneurs et l’invention du microsillon pour que ces deux personnages reviennent dans l’Histoire.

 

« Vous savez, je construit ma nouvelle vie comme un violon. C’est de l’accord entre toutes les parties que dépend la réussite. Je règle l’âme de la famille comme celle de l’alto que je suis en train de terminer pour l’orchestre de la cathédrale. »

 

Un auteur que j’aime beaucoup et qui ne me déçoit jamais :-)

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28 août 2023 1 28 /08 /août /2023 08:28

 

Hilarant et tellement désespérant finalement…

 

Tous là pour barrer la route aux anglais, tous là à guindailler à foison car c’est sûr la victoire est pour eux, tous là dans leurs plus beaux atours un peu serrés aux encornures quand même, tous là à vouloir être en première ligne pour montrer ses talents de bretteur, tous là englués dans la boue jusqu’aux genoux, jusqu’aux cuisses, tous là compressés comme des sardines dans leur boîte de fer blanc, tous là morts sans bouger sans gloire et sans panache !

 

Reste la pute au bord du champs trempé et sanglant qui pleure cette jeunesse perdue, qui pleure ces chevaliers trop orgueilleux, qui répète alors sans fin que cette fois, pour sûr, ils étaient bien cons !

 

Une plume magnifique pour un des moments des moins glorieux de l’histoire française, une bataille, quelques heures et tout était plié, les anglais sont rentrés chez eux avec un fatras d’armures et quelques prisonniers bien choisis.

 

J’ai adoré car le ton était juste pour décrire cette bataille où les règles de la guerre ont changé à tout jamais et où la chevalerie a perdu ses lettres de noblesse...

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26 juin 2023 1 26 /06 /juin /2023 13:39

 

Chapeau pour un premier roman !

 

Une belle intrigue, une plume fluide, une recherche historique bien documentée et des personnages complexes et attachants. L’intrigue en soi est déjà particulière car elle nous montre, fin du IXème siècle, les enjeux liés au partage du pouvoir entre l’Orient et l’Occident ; d’un côté, Irêne de Byzance auto-proclamée impératrice tout en ayant un œil aiguisé sur la religion orthodoxe pratiquée en Orient, de l’autre côté, il y a le Pape au Vatican et Charlemagne qui n’est que le roi des Francs. Une solution : nommer à Rome Charlemagne comme empereur d’Occident et le tour est joué ! Mais ce n’est pas si simple, il faut trouver un texte qui crédibilise cet acte pour qu’il soit approuvé par tous et c’est là que tout commence.

 

Un roman de cape et d’épée où les événements se succèdent au rythme d’une saison où la famine et les morts s’accumulent, c’est passionnant.

 

« La lecture est un processus complexe qui requiert des efforts et exige des capacités que tous ne possèdent pas. Pour extraordinaire que cela paraisse, il existe des copistes aptes à reproduire des lettres avec une maîtrise absolue, sans en comprendre la signification. Bien sûr, ceux-là sont incapables d’écrire sous la dictée. Donc, il y a ceux qui peuvent écrire, ou plus précisément transcrire, mais ne peuvent pas lire. Ceux qui, sachant moyennement lire, n’ont pas appris à écrire. Et n’oublions pas ceux qui savent lire et écrire, mais ne dominent que le latin. »

 

Un peu déçue par « Le lecteur de cadavres » du même auteur, j’ai apprécié cette lecture beaucoup plus réaliste de mon point de vue. Un auteur à tenir à l’œil, il peut nous réserver de belles surprises ;-)

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