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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 17:18

 

Un bel ouvrage !

 

Faire le tour de France des fruits et légumes en suivant leurs appellations voilà un challenge qui non seulement remet les oubliés au goût du jour mais permet de découvrir de jolis villages perdus de France à l’histoire parfois intégrée dans la grande Histoire. Rien que cela mérite clairement le détour, chemin sinueux qui ne va pas vraiment en ligne droite d’un point à un autre et qui marche me semble-t-il plutôt au coup de cœur de l’auteure ;-)

 

J’ai beaucoup aimé le voyage, entre les variétés redécouvertes et disponibles sur les marchés locaux et j’ai découvert des souches présentent chez nous en Belgique et au Luxembourg qui ne portent peut-être pas le même nom mais qui sont aussi anciennes. Entre manuel de jardinage et livre de cuisine, guide touristique et documentaire historique, interviews de maraîchers locaux et anecdotes médicales, voilà un livre bien documenté parsemé de magnifiques photos qui donnent une touche de couleur à chaque page.

 

« L’être humain a mis des décennies, voire des siècles, à créer ces variétés. C’est une richesse souvent insoupçonnées. Non seulement, ces fruits et légumes anciens présentent des qualités nutritionnelles et gustatives particulières, mais ils peuvent aussi et surtout contribuer à trouver des solutions pour répondre au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité. Dans une société où la tendance est à l’homogénéisation et au calibrage, il est important de connaître, conserver et diffuser la biodiversité cultivée. »

 

Quelques bémols cependant, le poids de l’ouvrage et sa taille ! Il est beau, écolo et pas vraiment transportable dans une poche et tellement lourd que mes doigts s’endormaient lors de la lecture :-p Bon, c’est un gros détail qui ne minimise en rien le contenu ;-) Pour le contenu, rien à redire sauf peut-être l’utilisation abusive du blender et du mixer dans les recettes de Stéphane, tout réduire en purée ne sublime pas le goût du moins pour moi.

 

Pour rester dans le thème, j’ai envie de vous confier la recette de ma salade d’hiver préférée à savoir celle de mâche et de chicons (endives pour les français). Dans un saladier, préparer une vinaigrette avec deux cuillères à soupe d’huile d’olive, deux cuillères à soupe de vinaigre d’estragon fait maison, sel, poivre, échalote finement coupée. La recouvrir avec un lit consistant de mâche nantaise, deux à trois chicons coupé en fines lamelles, une pomme débitée en petits cubes ou des gros haricots de Soissons et terminer par une poignée de noix de Grenoble. Bien mélangée, cette salade savoureuse accompagne à peu près tout ;-)

 

Un tout grand merci à Babelio et aux éditions Delachaux et Niestlé pour la réception de cet ouvrage lors de la Masse Critique de Noël. Ouvrage qui m’a ouvert des horizons d’excursions en France ainsi que des idées pour quelques plantations en Ardenne.

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23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 09:21

 

Des enluminures aux livres scolaires en passant par les cubes en bois et les images d'Epinal, l'auteur, de maisons d'éditions en maisons d'éditions nous énumère les genres d'abécédaires que l'on pouvait trouver au fil du temps. Et les genres, finalement, ils sont les mêmes d'un éditeur à l'autre et nous voilà alors avec les abécédaires pour filles et pour garçons, ceux avec les animaux domestiques et les animaux sauvages, ceux dédiés à la bonne éducation et à la bonne orthographe, ceux concernant les métiers ordinaires et extraordinaires, ceux consacrés à l'évolution technologique (une source inépuisable!), ceux dits militaires où l'on retrouve en détail costumes et armes... Et pour chaque maison, on reprend la série avec quelques clins d’œil toutefois pour ne pas rendre la lecture totalement inintéressante.

 

Ainsi, on trouve de la diversité dans l'illustration :

« … à la lettre K, par exemple, les images montrent un « Kabile de l'Afrique, Ayant le teint couleur de brique », un « képi », un kakatoès », « Kérodec, le loup de mer et un « kroumir ». »

 

Comme l'abécédaire est avant tout une base pour apprendre à lire, à chaque lettre correspond soit une petite phrase soit même un court texte que l'enfant rapidement maîtrisera. Fin du XIXème siècle, on trouve ainsi à la lettre G le mot associé Glaneuse avec cette belle définition :

« Elles sont attentives et alertes, car il leur faut n'oublier aucun grain si elles veulent que fructueuse soit leur récolte, et disputer aux petits oiseaux la part à laquelle ceux-ci prétendent avoir droit. » D'une simplicité enfantine donc ;-)

 

Mais qu'on ne s'y trompe pas, l'abécédaire n'est pas réservé exclusivement aux bébés et enfants en âge scolaire, et les publicistes des grands magasins ont bien compris l'intérêt de ce genre d'outil pour faire la publicité des différents rayons et ce dès le milieu du XIXème siècle. Et là, ce sont les adultes qui sont ciblés à coup de potages, de biscuits, de chocolats et de médicaments miracles. Plus amusants, toujours pour les adultes, les abécédaires comiques où les caricaturistes s'en donnent à cœur joie. Et avec l’avènement des cartes postales début du XXème siècle viennent aussi les abécédaires « amoureux », ceux consacrés aux soldats en temps de guerre et ceux moqueurs, presque méchants, pour les domestiques…

 

Un exemple en passant :

« Euphémie, qui laissait tomber son ratelier dans le pot-au-feu » ou encore « Zoé, qui lavait la salade dans le seau hygiénique ».

 

Du parchemin à la toile indéchirable en passant par le simple papier, le bois et le carton, l'abécédaire s'est démocratisé rapidement et est devenu un incontournable pour les familles où il trônait en bonne place dans la pièce à vivre.

 

Plus que l'histoire d'un objet, c'est l'Histoire que l'on peut lire à travers ces abécédaires, tous pareils et pourtant tous différents et riches des us et coutumes du temps qui passe. On y trouve alors l'évolution des jouets pour les filles et pour les garçons, la diversité des jeux en extérieur et leurs transformations au fil du temps, la richesse du langage de tous les jours mais aussi celui de la rue et des bouffonneries. Une mine d'informations donc pour étoffer l'histoire de nos aïeux, une petite fenêtre colorée sur leurs vêtements, leurs amusements et leurs environnements.

 

En conclusion, les illustrations sont géniales et donnent vraiment envie de trouver chez un brocanteur un ou l'autre de ces anciens abécédaires. Pour le texte par contre, après la liste des maisons d'édition, l'auteur passe en revue la liste des illustrateurs qui, même si certains sont connus comme Jean de Brunhoff (papa de Babar) ou encore Joseph Porphyre Pinchon (papa de Bécassine), est assez fastidieuse à lire. Néanmoins, un tout bon documentaire sur l'histoire de l'abécédaire, premier livre des touts-petits ;-)

Et pour terminer joyeusement cette critique, pourquoi pas la lettre J :

« Le jardinier chasse le jeune jars qui joue jusque sur les jacinthes. »

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