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11 janvier 2018 4 11 /01 /janvier /2018 09:31

 

Wouah, un coup de cœur qui a pourtant mal commencé, un coup de poing dans l'estomac qui me laisse toute retournée, un coup de massue aux émotions qui me laisse toute pensive.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, le style est simple, les phrases courtes sans poésie ni humour et le personnage principale donne une telle impression de froideur qu'on n'a juste pas envie de la connaître plus.

Et puis, tout explose, la famille modèle, les enfants parfaits, le couple du siècle, le métier gratifiant, il ne reste plus rien que l'espoir. L'espoir de se reconstruire, de survivre, de revivre en essayant de comprendre pas à pas les erreurs du passé.

Et tout le monde fait des erreurs, erreur de jugement, erreur de fatigue cumulée, erreur d'appréciation, erreur de timing, erreur d'émotion, erreur d'amour aussi.

Ainsi quand on croit bien se connaître, bien connaître ses enfants, bien connaître son mari et qu'on se laisse porter, sans plus vraiment réfléchir, par une vie menée à du 400 à l'heure pour combiner au mieux son travail, sa famille et son hobby, on finit sur une corde tellement raide que le moindre grain de sable fait tout basculer.

A qui la faute ? Certains diront à la société qui impose des schémas parfois aberrants, d'autres répondront à la mère qui n'était plus disponible pour ses adolescents qui demandent pourtant plus d'écoute que les bébés, d'autres encore penseront au père plus égoïste qui ne se mêle des histoires familiales que si elles sont graves et encore, d'autres enfin diront aux enfants qui ne tiennent aucun compte des règles établies pour leurs rendre la vie plus belle, plus sûre.

A qui la faute alors…, à nous tous qui essayons de nous couler dans un moule sociétal superficiel en oubliant les choses les plus élémentaires de la vie : la tendresse et l'amour, l'écoute vraie et le pardon.

 

« Si seulement. Si seulement j'avais écouté. Si seulement, j'avais été attentive. Si seulement je pouvais reprendre du début, il y a un an. »

 

« Le principe des mouvements automatiques, c'est qu'il n'est pas possible de les oublier. Le corps se souvient. »

 

« Cent grammes de beurre et cent grammes de sucre, la douce pluie de la farine, le jaune vif des œufs. La chair blanche, ferme des pommes dans le moule, la pâte par-dessus et au four. Un autre genre d'automatisme, coloré et parfumé. »

 

« Hormis le fait que c'est normal et humain, s'excuser donne aux autres la possibilité de pardonner. »

 

Et on finit par l'aimer, le personnage principal, cette femme médecin généraliste qui a voulu trop bien faire, trop tout bien faire et qui se bat pour finalement devenir quelqu'un de plus fort et de plus humain.

Comme l'auteure est elle-même médecin, on comprend mieux au fil des pages la dure réalité de concilier ce métier si prenant, si émotionnellement puissant et la vie de famille et, plus je tournais les pages, plus je sentais une réelle symbiose entre l'héroïne et l'écrivain qui doit avoir mis beaucoup d'elle-même dans ce premier roman puissant. Bravo !

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